ISF : Sarkozy veut en finir

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avec AFP , modifié à
Le chef de l’Etat a une nouvelle fois justifié la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune.

Alors que François Baroin évoquait mardi une réforme a minima de la fiscalité, sans suppression de l'ISF, Nicolas Sarkozy est revenu à la charge mardi. Lors d’un déplacement à Montmirail, dans la Marne, le chef de l’Etat a cité l’exemple de nos voisins : "l'ISF été supprimé partout en Europe, il a été supprimé par les socialistes allemands en Allemagne et par les socialistes espagnols en Espagne", a argué le président de la République.

"Ce n’est pas absurde"

Selon lui, "ce que les socialistes ont compris en Europe - pas en France - peut-être que la droite et le centre français peuvent le comprendre aussi. Ce n'est pas absurde", a-t-il lancé. "Je sais bien que comme pour tous les sujets, le conseil qui m'est donné, c'est l'immobilisme. On met la poussière sous le tapis (...) mais ce n'est pas ma conception des choses", a-t-il ajouté, affirmant qu’il s’agissait là d’"un dossier difficile de plus" qu'il avait à traiter.

Une fois encore, le chef de l’Etat s’est appuyé sur l’exemple outre-Rhin pour justifier cette réforme : "l'Allemagne est notre principal partenaire et principal concurrent, notre voisin gagne des parts de marché. Mon objectif est clairement d'harmoniser les conditions de la compétition entre l'Allemagne et la France. Toute personne à ma place devrait avoir cet objectif, ce n'est pas une question d'idéologie", a-t-il assuré.

"Une règle de bon sens"

Il a également tenu à rappeler que pour l'ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard, "cet impôt était devenu si confiscatoire qu'il en avait prévu le plafonnement, et que de Villepin avait prévu un bouclier fiscal à 60%".

"J'ai considéré, parce que je crois que c'est juste, que nul dans notre pays ne devrait payer plus de 50% d'impôt sur ce qu'il a gagné. Ca me semble une règle assez compréhensible et de bons sens", a-t-il ajouté, en référence au bouclier fiscal qu’il avait mis en place en 2007.

"Si vous gagnez beaucoup, vous payer 50% d'impôt, c'est beaucoup mais je préfère que ces 50% soient payés en France plutôt qu'à l'étranger", a-t-il insisté. Principaux artisans de cette reforme, le ministre du Budget François Baroin et la ministre de l’Economie, Christine Lagarde. Et à un an et demi de la présidentielle, le gouvernement va devoir faire vite pour mettre en place ce vaste chantier, avec une application initialement prévue dans le courant de l'année 2011.