Hollande se penche sur le racisme et la laïcité

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DÎNER - Le président a promis des sanctions pour les dérapages antisémites sur le web.

L’INFO. Mercredi soir, François Hollande a participé, pour la première fois en qualité de chef de l'Etat, au dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Une invitation qui coïncide avec la publication, jeudi, du rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH), qui révèle que les actes et menaces à caractère raciste, antisémite et antimusulman ont connu une "forte augmentation" (+23%) en 2012. "Le phénomène s'ancre dans la durée, et cette évolution est particulièrement préoccupante", écrit la Commission.

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Le souvenir de Merah. Moins d’une semaine après l’hommage de la Nation aux victimes de Mohamed Merah, François Hollande - en présence de Latifa Ibn Zlaten, la mère du premier soldat tué par le "tueur au scooter" et Samuel Sandler, père et grand-père de trois des victimes juives - a une nouvelle fois fustigé l'antisémitisme qui "n'est pas seulement la haine des juifs" mais aussi "la détestation de la France". "Comment admettre qu'au début du 21e siècle, la police soit conduite à protéger des écoles, comment supporter l'idée que des enfants puissent redouter de se rendre à l'école et des parents de les y envoyer", s'est interrogé le président de la République. Et de conclure, très applaudi par la centaine d’invités présents, parmi lesquelles des représentants des principaux cultes : "la République sera en paix avec elle-même lorsque cette peur-là aura définitivement disparu."

L’école au cœur du sujet. Pour François Hollande, la lutte contre l'antisémitisme passe par l'éducation et l'enseignement de la Shoah qui "doit pouvoir être enseignée partout, dans tous les collèges et les lycées de France, dans nos villages, dans nos cités, dans nos banlieues".

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"Ce n'est pas un enseignement à option que les maîtres hésiteraient à professer dans certaines circonstances ou devant certains élèves", a-t-il insisté, avant de faire la promotion de l'enseignement de la "morale laïque" voulu par le ministre de l'Education nationale Vincent Peillon, soulignant qu'il ne s'agissait "pas de faire la morale" mais de rappeler "les principes de la République: la laïcité, les repères, les disciplines, les règles".

Twitter au banc des accusés. Evoquant la multiplication des "tweets antisémites" sur le site de microblogging, le chef de l’Etat a affirmé qu'il "ne peut y avoir d'impunité pour les auteurs racistes et antisémites". Ils "doivent savoir qu'ils seront poursuivis et condamnés pour leurs agissements", a-t-il prévenu, chaleureusement applaudi par la salle. Le même jour, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) a annoncé qu'elle attaquait au pénal Twitter et son président Dick Costolo pour ne pas avoir répondu à la demande de la justice française d'identifier les auteurs de tweets antisémites. "Ils ne se sont aucunement exécutés (...) En protégeant l'anonymat des auteurs de ces tweets, ils se rendent complices et offrent un boulevard aux racistes et aux antisémites", selon Jonathan Hayoun, le président de l'UEJF.