Hollande, le pied sur l'accélérateur

François Hollande, avec Jean-Marc Ayrault, a décidé d'avancer l'ouverture de la session de l'Assemblée au 10 septembre. Il intervendra aussi à la télévision durant la première quinzaine de septembre.
François Hollande, avec Jean-Marc Ayrault, a décidé d'avancer l'ouverture de la session de l'Assemblée au 10 septembre. Il intervendra aussi à la télévision durant la première quinzaine de septembre. © MAXPPP
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Rémi Duchemin, avec agences , modifié à
La session de l’Assemblée nationale va être avancée pour légiférer notamment sur l’emploi.

Des sondages en berne, une opposition remontée, une opinion impatiente… Moins de quatre mois après l’élection présidentielle, François Hollande et Jean-Marc Ayrault traversent déjà une mauvaise passe. Alors le couple de l’exécutif a décidé de passer à l’offensive. Il s'agit de montrer que le gouvernement travaille à répondre aux préoccupations des Français. Le coupe exécutif veut donc accélérer les réformes. Première mesure, et non des moindres : avancer l’ouverture de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale.

Alain Vidalies, ministre des Relations avec le parlement, a annoncé mercredi que le chef de l’Etat et le Premier ministre avaient décidé mardi d’avancer l'ouverture de la session extraordinaire du Parlement au 10 septembre au lieu du 24, comme pourtant annoncé la semaine dernière seulement. Preuve de l’urgence qui anime le gouvernement. "Les textes sont prêts donc il n'y a pas de raison d'attendre", a expliqué mercredi la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem", à la sortie du Conseil des ministres.

Priorité à l’emploi et au logement

Et les réformes ciblées correspondent aux premières attentes de l'opinion. En premier lieu la situation sur le front du travail, bien sûr. Le premier dossier sur lequel se pencheront les députés sera celui des emplois d’avenir, l’une des mesures phares du projet présidentiel de François Hollande. Le gouvernement espère l’embauche de 150.000 jeunes, dont 100.000 dès 2013. L'autre mesure emblématique en la matière, le "contrat de génération" favorisant les entreprises embauchant un jeune en gardant un senior, est annoncée pour début 2013.

Viendra ensuite le tour de la loi Solidarité et Renouvellement urbain (SRU). Outre un renforcement des sanctions à l’égard des villes qui ne satisfont pas au taux légal de logements sociaux, le texte devrait prévoir la création de 150.000 de ces logements, par le biais notamment de cession gratuite de terrains de l’Etat aux collectivités locales. L’objectif, selon Alain Vidalies, c’est que ces deux textes, sur les emplois d’avenir et les logements sociaux, soient "adoptés définitivement avant le début de la session ordinaire" qui démarre la semaine du 1er octobre.

Ayrault occupe l’espace médiatique

Il sera alors temps de s’attaquer au pouvoir d’achat, autre grande préoccupation des Français, celle qui avait fait gagner Nicolas Sarkozy en 2007, celle qui l'a fait perdre, aussi, en 2012. Selon un baromètre TNS-Sofres de mai 2012, il s'agit pour 52% des Français d'une préoccupation majeure, la troisième derrière l'emploi et la santé. Des textes sur le logement et la tarification progressive des tarifs de l'eau, du gaz et de l'électricité sont ainsi programmés entre septembre et octobre à l'agenda parlementaire.

Parallèlement, après un été discret, Jean-Marc Ayrault est chargé d’occuper à nouveau l’espace médiatique. Il a ainsi multiplié les interventions radio ou télévisées. Surtout, il a, fait inédit pour un Premier ministre de la 5e République, ouvert l’université d’été du Medef, mercredi à Jouy-en-Josas.  

Enfin, ultime signe de la volonté d’accélération des réformes et de reconquête de l’opinion : François Hollande a prévu de s'adresser aux Français sous peu à la télévision. Sous quelle forme et sur quelles chaînes, le mystère reste entier. Najat Vallaud-Belkacem et l’Elysée ont juste précisé que cette intervention aurait lieu dans la première quinzaine de septembre. Une période décidément plus chargée que prévu politiquement.