Hollande, dans les pas de… Manuel Valls

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et Caroline Roux , modifié à
LA QUESTION POLITIQUE - Selon les information d'Europe 1, le président va aborder les questions de sécurité, d’immigration et de laïcité dans un grand discours.

L’INFO. Outre les retraites et le conflit en Syrie, François Hollande a un autre dossier sur la table, avec quatre mots qui tournent en boucle dans son esprit : identité, laïcité, immigration, sécurité, voilà les grands thèmes que veut désormais développer le président. Il le fera dans un grand discours d’ici la fin de l’année, selon les informations d'Europe 1. Le principe est acté à l’Elysée, et le texte est en préparation. Objectif : trouver des mots de gauche pour parler à cette France qui désespère, et se sent abandonnée.

>> Pour Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, "le président a raison de s‘emparer de ces thématiques régaliennes, lui qui a tardé à parler de la France".

Une gauche de bon équilibrepar Europe1fr

Pourquoi un tel discours ? François Hollande se prépare, méthodiquement. Le 24 juin dernier, il a reçu des associations de quartiers. Depuis le début de l’été, les intellectuels défilent dans son bureau pour donner du corps à ce discours. Le président consulte tous azimuts. Le sujet est d’importance. Tellement important qu’en coulisses, Manuel Valls tente de forcer la nature du président. Et ce n’est pas nouveau, il le faisait déjà lors de la campagne électorale. Sans succès jusque là puisque François Hollande a toujours refusé de manier ces thèmes qui restent tabous au sein de la gauche. Mais cette fois, le chef de l’Etat va se lancer.

Les municipales et la peur du FN. Un an après son arrivée à l’Elysée, avec un Parti socialiste éliminé au premier tour dans deux élections législatives partielles, et alors que les élections municipales approchent à grand pas, il est désormais convaincu de changer de braquet. Le 14 juillet dernier, François Hollande avait déjà évoqué "l’extrême gravité" de la montée du FN. Et l’université d’été du PS, à la Rochelle, s’est demandée comment "faire gagner la démocratie contre l’extrême-droite", avec Manuel Valls comme principal intervenant de cette séance plénière. Harlem Désir, patron contesté du PS, se voit bien, lui, en sniper de l’extrême droite, comme à de ses plus belles années à la tête de SOS Racisme. Haro sur le FN.

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Pour Caroline Roux, "la seule réponse économique et sociale ne permettra pas de juguler la montée du Front national, donc le président a raison de s‘emparer de ces thématiques régaliennes, lui qui a tardé à s’inscrire dans une histoire, à parler de la France, à répondre à la question : ‘qu’est-ce qu’être français ?’".  François Hollande devra le faire avec des mots de gauche, et avec doigté, pour ne pas froisser une nouvelle fois sa majorité.