"Je demande qu'un juge d'instruction soit saisi pour qu'on fasse toute la transparence et qu'on s'assure que dans cette affaire, il n'y a pas deux poids, deux mesures", a demandé mardi sur Europe 1 Elisabeth Guigou. Pour l'ancienne Garde des Sceaux, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) n'était pas légitimement investie pour enquêter sur les sources d'un journaliste du Monde. "Il y a manifestement une violation de la loi sur la liberté de la presse et la protection des sources", a-t-elle dénoncé.
Lundi, le journal Le Monde a annoncé son intention de porter plainte contre X, tout en visant l'Elysée, pour ce motif. "Les services du contre-espionnage ont été utilisés pour rechercher l'informateur d'un de nos reporters", écrivait le quotidien, daté de mardi. Une information immédiatement démentie par l'Elysée
"Il est légitime qu'il y ait une enquête interne sur le fonctionnaire qui viole le secret professionnel. (...) Ce qui est choquant, c'est qu'on ait demandé à la DCRI" d'enquêter, a dit l'ancienne ministre de la Justice. Selon Elisabeth Guigou, "on a utilisé des moyens reservés aux atteintes à la sûreté de l'Etat et non pas à ce type d'affaire [la violation du secret professionnel]."
"Ce que révèle cette affaire, c'est qu'on utilise de façon disproportionnée des moyens de l'Etat et de façon illégale. (...) Il y a confiscation de l'Etat pour un parti, un pouvoir et un clan", a-t-elle ajouté.