Grève des étudiants : le blocage s'étend à 36 universités

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Sur les 85 universités françaises, 36 sont bloquées partiellement ou entièrement depuis mercredi, soit 9 de plus que la veille. C'est la conséquence du mouvement de protestation des étudiants contre la réforme sur l'autonomie des universités, avec l'installation de barrages, mais aussi de décisions de fermetures administratives prises par les directions de certains sites. La ministre Valérie Pécresse doit recevoir ce jeudi tous les syndicats étudiants mais a expliqué ne pas "comprendre pas" les craintes des syndicats.

Le mouvement de protestation des étudiants contre la réforme Pécresse qui prévoit une plus grande autonomie pour les universités s'étend sur le territoire. Selon un dernier décompte effectué mercredi en fin de journée, ce sont désormais 36 des 85 universités françaises qui sont affectées par des blocages qui concernent une partie ou la totalité de chaque faculté. Le blocage est la conséquence de l'installation par les étudiants grévistes de barrages filtrants à l'entrée des sites d'enseignements mais aussi de décisions administratives prises par certains présidents d'universités pour des raisons de sécurité.

"Ne bloquez pas" : c'est le message adressé par sept des huit présidents d'universités parisiennes mercredi aux étudiants, via une tribune dans Le Monde. Une déclaration en faveur de la loi Pécresse qui représente selon eux une "évolution de notre système d'enseignement supérieur". Ce "sont les universités elles-mêmes qui ont demandé que les nouvelles dispositions prévues par la loi s'appliquent à l'ensemble des établissements et ne soient pas limitées à un petit nombre d'universités privilégiées" expliquent les présidents des universités de Paris-II, Paris-III, Paris-IV, Paris-V, Paris-VI, Paris-VII et Paris-IX. De son côté, la présidence de l'université Lille III a estimé qu'il était "essentiel qu'il n'y ait aucun désengagement de l'Etat ni des diverses collectivités publiques" et qu'un projet de plus grande ampleur soit mis en place pour régler durablement le problème de l'université.

Pour sortir du conflit, Valérie Pécresse doit recevoir jeudi tous les syndicats étudiants ainsi que la Conférence des présidents d'universités. La ministre de l'Enseignement supérieur veut ainsi "faire le point sur la situation dans les universités". Pour l'Unef, ce rendez-vous traduit la "prise en compte de la contestation étudiante" par Valérie Pécresse et ce pour la première fois depuis le début du mouvement selon le principal syndicat étudiant. La ministre de l'Enseignement supérieur a souhaité mercredi "rassurer" les étudiants, tout en expliquant qu'elle ne comprenait pas leurs craintes. "Il faut leur dire que la réforme ne s'accompagnera pas d'un désengagement de l'Etat, bien au contraire", a-t-elle conclu.