Grèce : la droite reconduite malgré les incendies

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les conservateurs de la Nouvelle Démocratie, au pouvoir, ont remporté dimanche les élections législatives grecques alors qu'ils semblaient affaiblis par les incendies de forêt meurtriers dans le Péloponnèse et sur l'île d'Eubée et une série de scandales financiers. Toutefois, le Premier ministre Costas Karamanlis dispose d'une majorité plus étroite que précédemment.

Une petite victoire, c'est ce qu'ont obtenu dimanche les conservateurs de la Nouvelle Démocratie (ND) de Costas Karamanlis. Certes, le parti au pouvoir n'a finalement pas perdu sa suprématie après sa gestion très controversée des récents incendies mais il recule nettement au Parlement. La Nouvelle Démocratie recueille 41,8% des voix et 152 sièges (contre 165 lors de la précédente législature), la majorité absolue étant à 150 sièges. Le Pasok de Georges Papandreou obtient 38% et 102 sièges, quinze de moins qu'en 2004. Les communistes du KKE (socialiste) décrochent 22 sièges et le Syriza (gauche radicale) 14. Mais le fait marquant et l'entrée d'un parti d'extrême droite au parlement, une première depuis le retour du pays à la démocratie en 1974. Le LA.O.S obtient 10 députés et 3,8% des suffrages.

 

Costas Karamanlis avait décidé en août d'organiser des législatives anticipées, convaincu que ses bons résultats économiques lui donneraient une victoire facile. Le Premier ministre a réduit les déficits et il a créé 200.000 emplois, mais le chômage reste supérieur à la moyenne de l'Union européenne en dépit d'un taux de croissance de 4,4% du PIB enregistré cette année. Toutefois le soutien dont il bénéficiait s'est effrité à la suite des incendies de forêt de cet été et de scandales financiers. Le Pasok n'a cependant pas réussi à en tirer profit, de nombreux électeurs n'ayant pas oublié, selon les analystes, les scandales qui ont marqué l'époque où les socialistes étaient au pouvoir.

 

Le recul de la Nouvelle Démocratie va toutefois compliquer la tâche de Costas Karamanlis face aux réformes à mener, notamment celle des retraites, pour mettre le pays au niveau de la plupart de ses partenaires européens. Le Premier ministre, dont les orientations politiques et économiques ont été saluées par Bruxelles, s'est néanmoins voulu confiant. "Aujourd'hui, vous vous êtes exprimés haut et fort", a-t-il dit à la foule de ses partisans qui l'ont acclamé à Athènes. "Vous avez donné à la Nouvelle Démocratie un mandat clair pour poursuivre les changements, pour continuer la réforme dont le pays a besoin." Il pourra parfois compter sur le soutien du LA.O.S. Son dirigeant George Karatzaferis a déclaré dimanche : "Quand Karamanlis fera quelque chose de bien pour les citoyens et pour la Grèce, nous serons à ses côtés. Quand il fera des choses douteuses, nous serons contre lui".