G8: les premiers pas de Nicolas Sarkozy dans la cour des grands

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Décontraction, rapports plus directs avec ses homologues... Nicolas Sarkozy a rompu avec la "diplomatie chiraquienne" au G8. Le nouveau Président a multiplié initiatives et rencontres bilatérales. Des initiatives pas toujours couronnées de succès comme sa sproposition sur le Kosovo qui s'est finalement soldée par un constat d'échec, notamment du fait de la Russie qui a refusé tout compromis.

Le style est plus décontracté... Pour sa première participation, Nicolas Sarkozy a rompu, au moins sur la forme, avec la diplomatie chiraquienne. Un mois après son élection à la présidence de la République française, il s'est attaché pendant le sommet du G8 à se faire une place sur la scène internationale, avec l'appétit de conquête montré pendant sa campagne présidentielle. Il a multiplié les initiatives sur tous les fronts pendant 48 heures, de séances plénières en rencontres bilatérales. L'énergie déployée par Nicolas Sarkozy n'a cependant pas toujours été récompensée comme il l'aurait souhaité. Sa proposition de "solution médiane" pour le Kosovo, afin d'éviter un véto russe sur l'indépendance de la province serbe au Conseil de sécurité de l'ONU, a ainsi fait long feu. S'il a obtenu une déclaration unanime sur le Darfour, le verre n'est en revanche pas totalement rempli en ce qui concerne la lutte contre le réchauffement climatique. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel auraient voulu que le G8 fixe un objectif contraignant et "impératif" mais n'ont pu convaincre le président américain George Bush de sauter le pas. Le président français a cependant salué jeudi un résultat "assez inespéré" et des avancées "significatives". C'est sur une note humanitaire que le sommet de Heiligendamm a pris fin. Les dirigeants du G8 ont en effet promis une enveloppe de 60 milliards de dollars à l'Afrique pour lutter contre les maladies qui l'accablent, sida, paludisme ou encore tuberculose. Une enveloppe qui comprend néanmoins les 30 milliards déjà promis par les Etats-Unis. La promesse globale, faite en 2005, d'augmenter d'ici 2010 de 50 milliards de dollars - dont 25 milliards pour l'Afrique - le montant de l'aide annuelle au développement a également été réitérée. Mais les ONG ont exprimé leur déception, déplorant notamment l'imprécision de la déclaration sur le calendrier des versements. "Je suis excédé", a déclaré le chanteur irlandais Bono de U2. "Je crois qu'ils ont délibérément adopté le langage de l'ambiguïté. C'est délibérément trompeur." "Des vies vont bien être sauvées avec des fonds supplémentaires pour le sida, mais ce manque d'ambition va coûter, au final, des millions de vies supplémentaires", a renchéri Steve Cockburn, de la campagne Stop AIDS, soulignant que ces promesses n'arrivaient pas à la hauteur des objectifs fixés par l'Onu, qui exigeraient du G8 qu'il consacre 15 milliards de dollars par an à la seule lutte contre le sida jusqu'en 2010. En comparaison, l'annonce d'Heiligendamm revient à promettre environ 12 milliards par an pour les trois maladies.