François Bayrou veut garder les pieds sur terre

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Administrator User , modifié à
François Bayrou a le vent en poupe. Le candidat UDF est crédité de 24% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle. Il talonne ainsi Ségolène Royal (25) et Nicolas Sarkozy (26), selon un sondage CSA pour le Parisien Aujourd'hui en France et i-Télé qui est paru jeudi. Dans son livre-programme sorti jeudi, le Béarnais affirme que s'il est élu, il ne "se renfermerait pas à l'Elysée".

François Bayrou est au coude à coude avec Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Un sondage CSA pour le Parisien Aujourd'hui en France et i-Télé le démontre : le candidat UDF est désormais crédité de 24% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, en progression de 7 points, et talonne l'élue socialiste (25) et le président de l'UMP (26). Et la tendance est la même pour un autre institut, BVA, qui donne le Béarnais à 21%. Une autre enquête d'Ipsos, en revanche, crédite Français Bayrou de 19% des voix. C'est dans ce contexte favorable que l'élu centriste a sorti jeudi son livre-programme intitulé "Projet d'espoir". Le nouveau chouchou des sondages évoque l'éventualité de devenir, le 6 mai, le président "rassembleur" d'une France unie autour de ses valeurs. De la priorité donnée à l'école - "l'alpha et l'oméga de l'égalité des chances" - à la culture - "clé de voûte de notre société" - en passant par "l'Himalaya" de la dette publique, le président de l'UDF y détaille le canevas présidentiel qu'il tisse depuis des mois dans sa campagne de terrain. En 194 pages divisées en courts chapitres - le premier est consacré aux institutions, le dernier aux jeunes -, le député des Pyrénées-Atlantiques prône une "stratégie d'espoir", un "électrochoc" à même de répondre à l'inquiétude ambiante, à ces "visages fermés autour des tables de familles". S'il entre à l'Elysée, François Bayrou veut être un président "rassembleur", "impartial", simple et franc envers ses concitoyens. "Je ne leur ferai aucune promesse que je ne tienne. Je le dis à l'avance : si je suis élu, il n'y aura pas de grand soir. Et pas, le lendemain, de matins qui chanteront tout de suite", prévient le pourfendeur du clivage droite-gauche. "Je dirai tous les jours la vérité aux femmes et aux hommes qui forment mon pays". "Je ne m'enfermerai pas à l'Elysée, mais j'irai à leur rencontre", poursuit-il "Je serai proche, mais non familier. Je n'ai pas l'intention de renoncer à la solennité de la fonction (...) Mais la solennité peut aller avec la simplicité". "Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu la France en mémoire, j'ai toujours eu la France en tête", confie celui dont feu le président François Mitterrand avait, peu avant de mourir, prédit l'entrée à l'Elysée. Côté programme, la "démocratie sociale" du candidat centriste se bâtit à l'ombre d'un Etat qui "reconnaît qu'il n'est plus seul au monde, et que la société en face de lui est légitime, qu'elle est son partenaire et que, souvent, elle sait bien plus de choses que lui, dans sa majestueuse surdité". Partisan d'une nouvelle République, François Bayrou imagine "un Parlement fort et respecté", qui n'aura plus recours au 49-3, obligera les élus à être présents dans l'hémicycle et respectera les décisions de la Cour des comptes. La lutte contre la dette, fruit de "l'immense gaspillage actuel", passera par une "remise à plat de l'ensemble des dépenses publiques" et "la rationalisation des collectivités locales". Pour ce faire, il lance l'idée que départements et régions soient administrés par les mêmes élus. Sa réforme "équilibrée" des retraites concernera "tous les Français, régimes ordinaires et régimes spéciaux". Dans l'assez maigre chapitre international, François Bayrou plaide pour un "monde équilibré, avec de grands ensembles respectueux les uns des autres, qui donnera à chacun accès aux grandes décisions". Face au risque de voir l'Europe "rejetée par les peuples pour qui elle fut conçue", il se décrit comme "le président d'une Europe lisible et compréhensible, transparente chaque fois quelle doit se saisir de l'essentiel". Il souhaite le maintien de l'effort de défense tout en plaidant pour l'édification d'une "véritable défense européenne, dans le cadre d'une politique de sécurité" continentale. En matière de sécurité, François Bayrou se démarque, sans citer le président de l'UMP, des positions de Nicolas Sarkozy. "La répression, si dure pourrait-elle être comme certains le souhaitent, est inapte à elle seule à faire reculer la violence si elle n'est pas accompagnée d'une reconstruction de la communauté nationale et de voisinage", écrit-il. Enfin, parmi ses autres propositions figurent la création d'un contrat d'union civile pour les couples homosexuels ou non et une augmentation des crédits accordés aux associations d'aides aux femmes battues.