Loin des rumeurs et des sondages, François Bayrou en visite en Guyane, a voulu rencontrer et écouter les doléances des populations amérindiennes. C'est dans une salle humide, sous la chaleur tropicale, qu'il a discuté avec des représentants des communuautés. "Pour moi, la France elle est là, autant qu'à Carpentras ou à Pau, mon pays, autant que dans la banlieue parisienne, à Montreuil", déclare François Bayrou après cette rencontre. S'il est élu, il propose de créer une "commission consultative" qui tienne compte des revendications des peuples amérindiens - santé, dispensaires, protection du milieu de vie -. A trois semaines du premier tour de l'élection présidentielle, l'élu centriste a profité de son voyage aux Antilles pour asseoir sa stature de présidentiable. Il a rencontré dès son arrivée une cinquantaine d'étudiants et de jeunes en difficulté. Le candidat s'est déclaré "absolument confiant" quant à sa capacité d'être présent au second tour, voire d'accéder à l'Elysée. "Il n'y a pas de dépression dans les sondages. De toutes façons, ce sont les Français qui décideront", a t-il déclaré vendredi soir lors d'un dîner avec la presse, quelques heures après avoir foulé le sol guyanais."La stature de favori n'est pas si favorable dans la dernière ligne droite", a analysé François Bayrou, qui se considère comme l'homme du "vote utile", y compris pour les électeurs de gauche. En attendant le verdict des urnes, le député centriste s'est intéressé aux problèmes spécifiques de la Guyane, où il avait recueilli à peine 1,7% des voix en 2002, contre près de 7% au niveau national. L'UDF n'y compte aucun élu. Les militants centristes, dont plusieurs sont venus le saluer à l'aéroport vêtus d'un T-shirt orange frappé du slogan "La Guyane de toutes nos forces", sont regroupés dans une fédération qui revendique une petite centaine de membres. Il sera ce dimanche en Guadeloupe.