Forte mobilisation des salariés européens d'Airbus

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Administrator User , modifié à
Faute d'avoir pu organiser une grande manifestation à Bruxelles, des dizaines de milliers de salariés d'Airbus ont manifesté ce vendredi sur les sites clefs d'Airbus en France, en Allemagne, en Espagne et au Royaume-Uni. C'était la 2ème journée d'action en 15 jours contre le plan "Power 8" de l'avionneur européen, qui prévoit 10.000 suppressions d'emplois en quatre ans et la cession, complète ou partielle, de six sites.

Les salariés d'Airbus continuent leur mobilisation dans les pays où l'avionneur est présent en Europe. Outre des débrayages dans les usines, 5.000 à 7.5000 salariés d'Airbus se sont rassemblés à Toulouse vendredi matin devant le siège de l'avionneur à Blagnac. Même si des actions étaient organisées dans leurs pays respectifs, des salariés allemands et anglais se sont rendus à Toulouse, assurant qu'il n'y avait plus de division entre les représentants du personnel des différents pays. "La mobilisation continue, même si elle est moins visible que l'autre jour dans les rues de Toulouse", a-t-il déclaré Jean-François Knepper, délégué central de Force Ouvrière, en référence à la précédente journée d'action du 6 mars, qui avait rassemblé entre 10.000 et 12.000 salariés d'Airbus et de ses sous-traitants à Toulouse. "Le but de la direction, c'est de suivre l'exemple de Boeing, en externalisant au maximum. Nous disons non et non. Et si elle ne nous écoute pas, alors nous passerons à des mesures plus dures. Pourquoi pas le blocage des chaînes ?", a poursuivi Jean-François Knepper. Dominique Voynet, candidate des Verts, est allée ce vendredi à Toulouse pour apporter son "soutien inconditionnel" aux salariés. A Méaulte dans la Somme, autre site d'Airbus en France qui emploie 1.300 personnes, les salariés ont observé un arrêt de travail de deux heures. A Paris, un défilé a eu lieu depuis la Porte d'Auteuil au siège parisien d'EADS, rue de Montmorency dans le 16e arrondissement. A Saint-Nazaire-Nantes, 1.500 salariés ont débrayé vendredi matin. A Hambourg, l'autre site d'assemblage final d'Airbus, entre 10 à 20.000 personnes ont manifesté. Des rassemblements ont aussi été organisés ailleurs en Allemagne mais aussi en Grande-Bretagne et en Espagne. Sur les 10.000 suppressions prévues dans le cadre du plan de réorganisation de la production "Power 8", dont l'élaboration a commencé l'été dernier dans la foulée de l'annonce de retards importants sur le très gros porteur A380, 4.300 interviendront en France, 3.700 en Allemagne, 1.600 en Grande-Bretagne et 400 en Espagne. Les sites de Méaulte (Somme), de Nordenhalm (Allemagne) et de Filton (Royaume-Uni) seront ouvert à des partenaires industriels tandis que ceux de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), de Laupheim (Allemagne) et de Varel (Allemagne) seront cédés à des fournisseurs du groupe. Source de tensions entre la France et l'Allemagne avant son annonce, le plan, présenté fin février, est depuis devenu un enjeu de la campagne présidentielle française, tous les candidats s'étant rendus sur les différents sites d'Airbus pour rencontrer le personnel et exprimer leurs opinions dans ce dossier.