Football : la mort d'un supporteur met le feu aux poudres en Italie

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La mort d'un tifoso de la Lazio Rome, tué par un policier, a provoqué dimanche plusieurs heures d'affrontements violents aux alentours du stade Olympique de Rome entre des groupes d'ultras et les forces de l'ordre, qui n'ont réussi à ramener le calme qu'en fin de soirée.

L'annonce de la mort de Gabriele Sandri, 28 ans, tué par un policier à la suite d'une rixe avec des supporteurs de la Juventus de Turin sur une aire d'autoroute à Arezzo, a soulevé une vague de colère parmi les tifosi italiens, qui ont été à l'origine d'affrontements dans plusieurs villes dimanches. Les médias ont fait état de six blessés parmi les forces de l'ordre, dont un cas grave, à Rome.

Policiers et carabiniers avaient été la cible de provocations tout au long de l'après-midi aux abords de plusieurs stades, tandis que des affrontements plus musclés avec les policiers s'étaient déroulés à Bergame (nord) et Milan. Mais c'est Rome qui a enregistré, à la nuit tombée, les manifestations les plus violentes. Après avoir incendié des scooters aux alentours du stade olympique, entre 100 et 200 tifosi, la plupart le visage masqué par des écharpes et armés de bâtons, ont attaqué une caserne de police, brûlant notamment un car et plusieurs véhicules, dans de scènes qualifiées de "véritable guérilla urbaine" par les médias italiens. Les mêmes ultras, très mobiles, ont ensuite pénétré dans le siège voisin du Comité national olympique italien (Coni) et ont mis à sac une partie des locaux. Après plusieurs heures de charges contre les manifestants et l'utilisation de gaz lacrymogènes, les forces de police ont finalement réussi en fin de soirée à ramener le calme dans ce quartier du nord de Rome.

Après l'annonce de la mort du tifoso, les autorités gouvernementales, en accord avec les instances du football, avaient décidé de reporter à une date ultérieure le match de la 12e journée du championnat Inter-Lazio qui devait être disputé à Milan, ainsi que le match AS Rome-Cagliari, qui devait se jouer dans la capitale. En signe de deuil, les six autres matches de la journée ont commencé avec dix minutes de retard. Tous les joueurs et arbitres arboraient également un brassard noir. Mais à Bergame, le match Atalanta-AC Milan a dû être suspendu après quelques minutes de jeu en raison des comportements violents de supporteurs.

Ce drame survient neuf mois après le meurtre d'un policier en marge du derby Catane-Palerme en Sicile, qui avait poussé le gouvernement à renforcer l'arsenal des mesures contre la violence dans les stades. Le policier auteur des coups de feu sur l'aire d'autoroute a été entendu à la préfecture d'Arezzo dans la soirée. "Nous sommes encore en train de vérifier la dynamique exacte des faits, mais il semble qu'il s'agisse d'une tragique erreur d'un agent qui était intervenu pour évider qu'une rixe puisse dégénérer", a déclaré le ministre de l'Intérieur Giuliano Amato.