Fonction publique : Sarkozy veut tout remettre à plat, les syndicats choqués

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président de la République a présenté mercredi à Nantes un pacte pour refonder la fonction publique. Il s'agit d'une remise à plat complète à l'horizon 2012 des statuts, de la rémunération, de la formation, de l'accès et de la sortie de la fonction publique. Du côté des syndicats, on estime que cette réforme en profondeur s'apparente à un retour en arrière en ne prenant pas en compte les spécificités de la fonction publique.

Avec le pacte "Service public 2012", Nicolas Sarkozy ne prévoit pas un simple ravalement de façade de la fonction publique d'ici à la fin de son mandat, mais une véritable reconstruction de ce secteur. C'est en tous cas la volonté qu'il a exprimée mercredi à Nantes devant les élèves de l'Institut régional de l'administration. Provoquant immédiatement une levée de boucliers des syndicats.

Dans le détail, le président de la République a proposé une redéfinition du statut même de fonctionnaire. Le recrutement ne se ferait plus uniquement sur concours, des épreuves qualifiées d' "académiques" et ne favorisant pas "le brassage et l'ouverture". Les nouveaux entrants pourraient choisir entre le statut de la fonction publique classique ou un contrat de droit privé. L'entrée dans la fonction publique ne serait pas un fin en soi : Nicolas Sarkozy propose un "pécule" pour tous ceux qui souhaiteraient quitter ce secteur. Autre emploi, autre administration, privé : le chef de l'Etat veut favoriser toutes les mobilités.

En terme de rémunération, Nicolas Sarkozy a mis en avant différentes réformes qui permettraient de rapprocher la fonction publique du secteur privé : heures supplémentaires, comptes épargne temps, rémunération au mérite, en fonction de "l'implication, de l'expérience et des résultats". Avant la mise en place de ces propositions, le chef de l'Etat a donné rendez-vous aux partenaires sociaux début octobre pour une conférence sur "les valeurs, les missions et les métiers" de la fonction publique qui devrait se poursuivre jusqu'en mars 2008.

Face à ces propositions de refonte de la fonction publique, les syndicats n'ont pas tardé à réagir, négativement dans leur très grande majorité. Gérard Aschieri, le secrétaire général de la FSU, s'est dit par exemple "choqué" sur Europe 1 par ce "pacte 2012". "C'est un discours très rétrograde qui ne contient aucun des vrais leviers pour la réforme", notamment la formation, "parent pauvre" de l'allocution qui n'a été citée qu'une fois, estime Gérard Aschieri. Pour l'Unsa-Education, Nicolas Sarkozy ne fait que "casser le statut de la Fonction publique". La deuxième fédération de l'Education fait remarquer que la rémunération au mérite n'a guère de sens pour les enseignants.