Fillon : la réforme de la fonction publique est une "urgence nationale"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Premier ministre a ouvert lundi la première conférence sur la fonction publique, consacrée à ses valeurs, ses missions et ses métiers, sur fond de tensions liées aux suppressions d'emplois et de doutes des syndicats sur l'issue des discussions. François Fillon a présenté la réforme de cette fonction publique comme une "urgence nationale".

Une "urgence nationale". C'est ainsi que François Fillon a qualifié la réforme de la fonction publique, lundi matin, à l'occasion de l'ouverture à Paris d'une conférence nationale sur la fonction publique. Le Premier ministre a mis en garde contre des "décalages" qui risquent de se transformer en "fossés". "Nous sommes en décalage quand d'un côté, la Nation fait de la fonction publique son premier poste de dépenses et, de l'autre les agents ont le sentiment d'être mal-aimés et insuffisamment valorisés par la société." Dans son discours, François Fillon a refusé "d'opposer le secteur privé et le secteur public", "un secteur qui serait créateur de richesses et un secteur qui serait dépensier". Il a repris à son compte l'expression de "révolution culturelle" lancée par Nicolas Sarkozy à la mi-septembre.

Cette conférence sur la fonction publique, consacrée à ses valeurs, ses missions et ses métiers, est la première d'un cycle de rencontres, prévu pour durer jusqu'au 31 mars entre représentants des trois fonctions publiques, organisations syndicales et usagers. Il intervient après l'annonce par le président Nicolas Sarkozy d'un futur pacte baptisé "service public 2012" concernant les quelque 5,1 millions d'agents de la fonction publique, soit un peu plus d'un emploi sur cinq en France.

Trois autres conférences s'ouvriront les 8, 15 et 29 octobre, sur le pouvoir d'achat, les parcours professionnels et la rénovation du dialogue social. Elles devront répondre aux inquiétudes de la fonction publique puisque, selon un sondage Ipsos, 94% des fonctionnaires sont "fiers de leur métier" et 77% "comprennent la nécessité du changement dans l'administration", mais 52% seulement sont "optimistes" quant à leur avenir professionnel.

La "révolution culturelle" souhaitée par le chef de l'Etat - et reprise lundi par François Fillon - porte notamment sur l'individualisation des rémunérations, une plus grande prise en compte des résultats, une gestion par métiers et plus de mobilité du public vers le privé. Nicolas Sarkozy a en outre confirmé le non-remplacement dans les prochaines années d'un fonctionnaire partant à la retraite sur deux, après quelque 22.900 en 2008, soit environ un sur trois. Lors d'un débat, plusieurs syndicalistes se sont inquiétés de l'introduction de méthodes du secteur privé dans la fonction publique. "On ne souhaite pas que l'usager-citoyen devienne un client", a déclaré Gérard Noguès (FO) et Jean-Marc Canon (CGT) a regretté que "les termes de rentabilité, productivité, performances" reviennent "plusieurs fois dans le débat", dénonçant une "volonté d'introduire des normes privées".

Etienne Guffroy (d'après agences)