Fausses factures : des députés UMP demandent la "manifestation de la vérité"

Etienne Blanc, député UMP de l'Ain
Etienne Blanc, député UMP de l'Ain © DR
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Elodie HUCHARD
VOTRE CHOIX D’ACTU DU 18 JUIN – Deux députés ont porté plainte contre X "au nom des militants UMP" dans l’affaire Bygmalion.

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>>> Mercredi 18 juin, vous avez été 69% à faire "Votre choix d’actu"  sur la plainte de deux députés UMP. Le parti aurait dissimulé entre 11 et 17 millions d’euros de frais de campagne, alors qu’il a ensuite largement mobilisé ses militants pour récolter 11 millions d’euros et rembourser les frais de campagnes. Face à des déclarations contradictoires et des révélations quasi-hebdomadaires, Etienne Blanc, député UMP de l’Ain, a donc décidé de porter plainte. Invité d’Europe midi – Votre journal, ce dernier a justifié sa décision : cette plainte a pour but de faire éclater "la manifestation de la vérité".

"Un dégoût chez les militants". Pour décrire l’ambiance actuelle à l’UMP, le député décrit une "opinion tourneboulée", un "dégoût chez les militants et chez certains élus". Mais pourquoi porter plainte alors que le parti lui-même vient de le faire ? "L’UMP qui dépose une plainte sur l’UMP, cela ne nous a pas paru très sein ni très clair", a estimé Etienne Blanc.

Affaire Bygmalion: des députés UMP portent plaintepar Europe1fr

Porte-parole des militants. Etienne Blanc assure qu’avec son collègue de Lozère, Pierre Morel, ils déposent cette plainte pour défendre les militants "qui se sentent un peu floués dans cette affaire", "lésés" d’avoir participé au Sarkothon. Les députés espèrent donc avoir "accès au dossier pénal" pour "faire des investigations". "Nous allons tout faire pour savoir ce qui s’est passé et en tirer les conséquences et les conclusions", assène-t-il.

"Deux mondes à l’UMP". Le député reconnaît qu’une campagne électorale est un moment "d’effervescence, d’enthousiasme", où il peut se produire des "dérapages". Selon lui, il existe "deux mondes" au sein du parti. D’un côté les militants, "concrets et pragmatiques", et de l’autre "une effervescence parisienne avec une déconnexion des réalités". C’est ce deuxième groupe que le député dénonce : "comment tout cela a pu déraper sans que personne ne dise stop !". Et le député d’ajouter qu’à ses yeux Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé, "n’est pas un homme seul" dans ses actes.

Quel avenir pour l’UMP ? Etienne Blanc, qui précise que "cette plainte ne vise personne, aucun clan de l’UMP", espère que la justice "agira vite" afin de préparer 2017. "Comment préparer une présidentielle en 2017 avec une telle suspicion ; un tel climat délétère, où tout le monde soupçonne tout le monde ?", s’interroge-t-il.  Le député souhaite sortir au plus tôt de cette crise, car c’est, selon lui, "l’avenir du pays qui se joue". "Changer la tête du parti" n’est pas une solution selon lui. "Le capitaine sera d’autant plus fort que les choses auront été clarifiées", ajoute-t-il. Et de conclure : "au plus vite on aura clarifié les choses, au mieux ce sera".