"Plus de 18.600 étrangers en situation irrégulièreont été expulsés de la métropole lors des dix premiers mois de l'année" : c'est le bilan présenté jeudi matin par Brice Hortefeux qui occupe personnellement depuis six mois le ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement. Un chiffre très attendu au regard des objectifs fixés par le président de la République en matière d'expulsions d'étrangers mais aussi en raison des nombreuses critiques qui entourent cette politique de reconduite massive à la frontière.
L'objectif pour l'année 2007 était de 25.000 mesures d'éloignements du territoire et ne semble donc pas atteint. Brice Hortefeux a expliqué ce retard en pointant l'insuffisance des résultats avant son arrivée au ministère, soit lors des cinq premiers mois de l'année. Il a aussi mis en avant l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'Union européenne, une adhésion qui fait des Bulgares et des Roumains des citoyens européens qui sont donc en situation régulière. Le ministre a convoqué au cours des derniers mois les préfets puis les représentants des forces de l'ordre pour leur demander de tout mettre en oeuvre pour atteindre ces objectifs quantitatifs. Une fermeté qui a suscité la colère entre autres des syndicats de policiers, d'associations de défense des droits de l'homme et d'élus de l'opposition.
Pour continuer de lutter contre l'immigration clandestine, Brice Hortefeux a présenté dans la foulée une série de mesures à mettre en oeuvre dans les mois à venir. Il a notamment confirmé la création de la carte "compétence et talents" destinée aux étrangers dotés d'aptitudes jugées "utiles" que la France veut accueillir, et d'un "passeport" symbolique, censé permettre aux étrangers de consigner "étape par étape" leur progression dans la connaissance du français, désormais obligatoire. Pour mettre en oeuvre "l'immigration choisie" voulue par l'Elysée, Brice Hortefeux a aussi confirmé qu'il allait recenser les métiers et les zones géographiques d'immigration jugées "prioritaires" par des discussions avec les branches professionnelles.