Entre Montebourg et Barroso, le torchon brûle

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avec AFP , modifié à
Le ministre du Redressement productif a pointé du doigt le président de la Commission européenne. Qui lui a répondu.

La phrase. Arnaud Montebourg est davantage connu pour ses envolées lyriques que pour sa langue de bois. Dimanche, invité de France Inter, le ministre du Redressement productif n’a donc pas pris de gants au moment de dire ce qu’il pense du président de la Comission européenne. "José Manuel Barroso est le carburant du Front national. Voilà la vérité. Il est le carburant de Beppe Grillo (le comédien et homme politique italien, NDLR)", a taclé Arnaud Montebourg, qui n’en a pas fini pour autant avec le patron de Bruxelles."Je crois que la principale cause de la montée du Front national est liée à la façon dont l'UE exerce aujourd'hui une pression considérable sur des gouvernements démocratiquement élus", a-t-il estimé.

Pourquoi cette attaque ? Dans un entretien publié il y a une semaine par l'International Herald Tribune, José Manuel Barroso n’a pas eu de mots assez forts pour critiquer la position de la France dans les négociations sur un accord de libre échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis. "Cela s'inscrit dans le cadre d'une vision antimondialisation que je considère complètement réactionnaire", a-t-il lancé. "Certains se disent de gauche mais en réalité, ils sont culturellement extrêmement réactionnaires", a-t-il ajouté.

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Barroso en remet une couche. Le président de la Commission européenne a de la suite dans les idées. Au lendemain de cette saillie d'Arnaud Montebourg, José Manuel Barroso s'est en effet fendu d'une nouvelle petite phrase qui va hérisser le poil des socialistes français, qui ne rêvent que d'une réorientation de la politique européenne. "Certains souverainistes de gauche ont exactement le même discours que l'extrême droite", a-t-il d'abord attaqué. "Il serait bon que certains responsables politiques comprennent que ce n'est pas en attaquant l'Europe et en essayant de faire de la Commission européenne le bouc émissaire de leurs difficultés qu'ils arriveront très loin", a-t-il ensuite lancé lors d'un point de presse.

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Qu’avait dit Hollande ? François Hollande avait réagi à la première attaque du président de la Commission européenne à son arrivée à Lough Erne, en Irlande du Nord, pour un sommet du G8, lundi dernier. Le président français s’était en effet ému des propos de José Manuel Barroso. "Je ne veux pas croire que le président de la Commission européenne ait pu tenir des propos sur la France qui seraient ainsi formulés", avait déclaré François Hollande, avant de justifier l’exception culturelle si chère à la France car elle "est un principe qui a toujours été évoqué et à chaque fois écarté des négociations commerciales".