En colère, les agriculteurs interpellent Valls

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Caroline Roux et , modifié à
INFO E1 - Le président de la FNSEA va adresser une lettre au Premier ministre pour solliciter un rendez-vous en urgence. Car la colère couve.

L’INFO. Stéphane Le Foll reçoit aujourd’hui les producteurs de légumes. Le ministre de l’Agriculture a promis des mesures rapides après les incidents de Morlaix, qui avaient vu des légumiers furieux incendier le centre des impôts et la Mutualité sociale agricole. Mais ce coup de colère est loin d’être isolé. C’est au contraire une grogne qui monte et qui se diffuse dans le monde agricole. Manuel Valls va d’ailleurs l’apprendre dans une lettre qui lui sera envoyée mercredi.

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"Il ne faut pas grand chose pour allumer la mèche". "Tout le monde est à cran, les pilotes, les taxis, les notaires, bientôt les infirmières et maintenant les agriculteurs... Il ne faut pas grand chose pour allumer la mèche", glisse une des vigies du chef de l’Etat. Au sommet de l’Etat, on surveille comme le lait sur le feu les mouvements d’humeur du monde agricole. Après les incidents de Morlaix, Stéphane Le Foll avait immédiatement réagi, même si son entourage assure que la réunion de mercredi était prévue de longue date.

Valls au centre du jeu. Outre la situation en Bretagne et les filières touchées par l’embargo russe, les syndicats agricoles alertent l’exécutif sur un climat éruptif. Un exemple : mardi soir, en Lorraine, les exploitants agricoles avaient prévu de déclencher des incendies "symboliques". Un autre ? Jeudi, la puissante Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) va réunir 300 délégués agricoles pour se faire entendre. Leur président va adresser une lettre à Manuel Valls dès mercredi matin. Objectif : demander au Premier ministre un rendez-vous en urgence et obtenir un moratoire sur certaines "normes insupportables" pour les agriculteurs. Passer "au-dessus"  de Stéphane Le Foll n’est pas tant un geste de défiance envers le ministre de l’Agriculture qu’un moyen de devenir un problème pour Manuel Valls. Et donc une priorité à traiter.