En Hongrie, Sarkozy affiche la rupture avec Chirac

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy a entamé ce vendredi par la Hongrie une série de voyages dans les capitales européennes dans la perspective de la présidence française de l'Union, à partir du 1er juillet 2008. En choisissant de commencer par un pays de l'Est, le chef de l'Etat veut "marquer le retour de la France en Europe centrale et orientale" et faire oublier son prédécesseur, Jacques Chirac. Le choix de la Hongrie n'est pas non plus anodin, c'est le pays d'origine de son père.

Nicolas Sarkozy a été accueilli ce vendredi en Hongrie, pays d'origine de son père Pal Sarkozy de Nagy-Bocsa. Il a été reçu par le président Laszlo Solyom, puis les deux hommes ont fait une déclaration conjointe. "J'ai voulu venir ici pour porter le message que l'Europe a besoin de la Hongrie et que la France sera très présente en Europe centrale et en Europe de l'Est", a déclaré le chef de l'Etat. "Dans l'esprit de la France, il n'y a pas (en Europe) les petits pays et les grands pays, les pays qui ont le droit de parler et ceux qui n'ont que le droit de se taire", a-t-il ajouté. "Il y a des nations et des Etats égaux en droits et en devoirs." Jacques Chirac avait choqué une partie des pays d'Europe centrale et orientale en leur reprochant en février 2003 d'avoir "manqué une bonne occasion de se taire" en apportant leur soutien à l'intervention militaire américaine en Irak.

L'énergie est aussi un des thèmes de cette visite car elle intervient alors que se tient à Budapest une conférence internationale sur le projet européen de gazoduc Nabucco, auquel la Hongrie vient d'apporter son soutien après avoir longtemps préféré un projet russe concurrent. Le gazoduc Nabucco, long de 3.300 km, doit acheminer vers l'Europe occidentale du gaz du Proche-Orient et d'Asie centrale à partir de la mer Caspienne via la Turquie, la Roumanie, la Bulgarie, la Hongrie et l'Autriche, en évitant la Russie. L'objectif est de réduire la dépendance de l'Europe occidentale vis-à-vis de la Russie pour ses approvisionnements en gaz. "Je pense par exemple au domaine énergétique, dans lequel la Hongrie entend tenir un rôle central et constituer une place stratégique concernant les approvisionnements de l'ensemble des acteurs européens", a déclaré Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy restera toute la journée à Budapest, la capitale hongroise. Outre les rencontres politiques, deux visites sur le terrain sont également au menu: l'une devant le monument aux Martyrs de l'insurrection de 1956 et l'autre sur le chantier de la ligne n°4 du métro, réalisée par le groupe français Vinci. Enfin, le chef de l'Etat rencontrera en soirée la communauté française de Hongrie.