Emotion à Epinay-sur-Seine après le meurtre de l'épicier Ali

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un épicier d'Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) a été tué mardi matin à coups de couteau. Retenu par des clients après son geste, l'agresseur, un SDF que l'épicier nourrissait régulièrement, a réussi à prendre la fuite mais a été rattrapé quelques minutes plus tard par les policiers. Ali Zebboudj était une figure charismatique du quartier populaire de la Source et un pilier de la vie associative depuis 30 ans.

Il est 8 heures mardi matin lorsqu'un SDF pénètre dans l'épicerie AZ, située rue Maurice-Ravel à Epinay-sur-Seine. Le gérant, une figure charismatique du quartier de la Source depuis 30 ans, le connaît car il le nourrit régulièrement. Selon l'agresseur présumé, prénommé Eric, les deux hommes se disputent alors au sujet d'une bouteille d'alcool que l'épicier ne veut pas donner. Le SDF, âgé de 41 ans, sort un couteau et poignarde Ali Zebboudj de plusieurs coups de couteau. Atteint à l'abdomen et au thorax, le commerçant de 54 ans décède peu avant 9 heures. Retenu par des clients après son geste, l'agresseur réussit à prendre la fuite mais est rattrapé quelques minutes plus tard par les policiers. Selon les habitants du quartier, le SDF était par le passé venu à deux reprises avec un couteau et avait été maîtrisé.Figure charismatique et bienveillante du quartier de la Source, où il avait tenu un autre commerce dans un centre commercial aujourd'hui détruit, Ali Zebboudj avait été en 2006 le personnage principal d'un documentaire sorti dans les salles, "Alimentation générale" de Chantal Briet. L'épicier était apprécié de tous les riverains. "C'était un père pour nous, le coeur du quartier", ont raconté des habitants.Cette agression est intervenue alors que la ministre de l'Intérieur se rendait dans le quartier du Franc-Moisin à Saint-Denis où un autre commerçant a été agressé à trois reprises depuis deux mois, dans un contexte très différent. Michèle Alliot-Marie a fait le détour par Epinay avant Saint-Denis. Elle a souligné que le "drame" d'Epinay "n'a rien à voir avec les phénomènes de bande ou de quartier". La ministre n'a pas voulu se prononcer sur les circonstances de ce meurtre, compte-tenu de l'enquête en cours. Elle a souligné en revanche "l'hommage unanime" rendu par les habitants venus à sa rencontre quelques instants plus tôt.