Elections : la majorité grecque risque sa place après les incendies

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Les élections législatives organisées ce dimanche en Grèce ont lieu dans un contexte tout particulier, quelques semaines seulement après les incendies qui ont dévasté le pays au mois d'août faisant 66 morts. Le premier ministre Caramanlis, très critiqué pour sa gestion de la crise, va tenter de sauver sa majorité au Parlement alors qu'il était assuré d'une victoire sur les socialistes il y a quelques mois seulement.

Il y a quelques mois seulement, Costas Caramanlis, le plus jeune Premier ministre grec depuis la Seconde guerre mondiale, était persuadé de garder son poste. Il avait même convoqué des élections législatives anticipées au moment où il caracolait en tête des sondages pour se donner un peu plus d'air et asseoir sa légitimité. C'était avant. Avant les terribles incendies géants qui ont ravagé la Grèce pendant des semaines au mois d'août et tué 66 personnes. Une crise inédite qu'il a eu beaucoup de difficultés à gérer. Et qui a fait vaciller son autorité.

Le scrutin de dimanche s'annonce extrêmement serré entre notamment les conservateurs de la Nouvelle-Démocratie, le parti de Costas Caramanlis, et le Pasok, le parti socialiste grec. Caramanlis a quand même pour lui son bilan, dans l'ensemble plutôt positif, depuis 2004 : la croissance en Grèce est de plus de 4%, le déficit budgétaire limité à 2,6%.

En l'absence de sondages, interdits en Grèce avant les élections, les pronostics des politologues donnent encore une petite avance à la Nouvelle-Démocratie. Mais le parti aura besoin d'une majorité solide pour pouvoir gouverner. Or le parti d'extrême-droite grec baptisé Laos pourrait venir prendre quelques voix importantes à la Nouvelle-Démocratie. Il est crédité de 3%, un score suffisant pour entrer au Parlement.

Quant à l'image des manifestations géantes organisées dans les rues d'Athènes à la fin août, elle reste dans toutes les mémoires. A l'époque, de nombreux Grecs, tout de noir vêtu et en silence, s'étaient réunis pour protester contre Costas Caramanlis. Un mouvement de colère qui pourrait peser au moment de glisser un bulletin dans l'urne. Le vote dans les régions touchées par les feux, notamment le Péloponnèse dans le sud et l'île d'Eubée à l'est d'Athènes, constitue une des inconnues du scrutin.