L'avion-fusée d'EADS Astrium a la taille d'un jet et une capacité de cinq places, un pilote et quatre passagers. Il propulsera les touristes à un peu plus de 100 kilomètres de la terre, une altitude suffisante pour vérifier qu'elle est ronde, contempler la lune, le soleil et les étoiles. Le décollage et l'atterrissage se feront d'un aéroport classique, propulsés par les réacteurs de l'avion. Une fois atteinte une altitude de 12 kilomètres environ, le moteur fusée, situé à l'arrière, sera mis en route pendant 80 secondes, provoquant une accélération de "3G", jusqu'à atteindre une altitude de 60 kilomètres, les 40 derniers kilomètres étant parcourus grâce à l'inertie.Le vol durera au total une heure et demie. Les touristes, qui devront payer entre 150.000 et 200.000 euros, se retrouveront pendant trois minutes en apesanteur. Le premier vol commercial devrait être réalisé en 2012. Une flotte de 20 véhicules sera constituée en dix ans. Astrium espère capturer à l'aide de son avion 30% du marché du tourisme spatial, estimé par le cabinet Fultron à environ 15.000 passagers par an à l'horizon 2020. Réservé aux plus fortunés qui ont partagé pour environ environ 15 millions d'euros un vol avec des cosmonautes professionnels, le tourisme spatial est amené à se démocratiser. EADS Astrium lance son projet plusieurs années après celui de Richard Branson, le patron de Virgin. Le programme Virgin Galactic a effectué en 2004 le premier vol suborbital privé avec SpaceShipOne. Avec déjà 150 réservations, le premier vol commercial de Virgin Galactic est prévu pour 2008. EADS Astrium compte sur le sérieux de son projet et ses compétences reconnues dans le spatial avec Ariane pour combler son retard.