Droits de l’Homme : quel bilan pour Hollande ?

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avec AFP , modifié à
BILAN - Amnesty international estime que le président français doit encore faire des efforts.

Comme chaque année, Amnesty International adresse ses bons et mauvais points en matière de Droits de l’homme. Et dans son rapport rendu public jeudi, l’association a dressé un bilan en demi-teinte de la première année au pouvoir de la gauche.

Du négatif : les Roms, les policiers et les demandes d’asile. Premier manquement du gouvernement socialiste aux yeux d’Amnesty International : les expulsions forcées de campements ont laissé "des milliers de Roms sans abri", violant les droits à l'hébergement, à la scolarité ou à la santé de ces minorités. En 2012, "les garanties internationales contre les expulsions forcées continuaient d'être bafouées au niveau local", écrit-elle.

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La déontologie des forces de l'ordre est également pointée du doigt. "Les préoccupations persistent concernant le rythme, l'efficacité et l'indépendance des enquêtes sur les cas de morts aux mains de la police", regrette-t-elle, évoquant quatre non-lieux dans ce type d'affaire. Enfin, Amnesty fustige également l'abandon d'un engagement de campagne de François Hollande : la suspension des expulsions de déboutés du droit d'asile pendant leur appel devant la Cour nationale du droit d'asile (CNDA).

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Du positif : mariage aux homosexuels, abolition du délit dit "de solidarité". Le débat a été long et compliqué pour la majorité, mais la loi ouvrant le mariage aux homosexuels a finalement été promulguée par le chef de l’Etat. Une bonne nouvelle selon Amnesty, qui voit d’autres avancées effectuées durant cette première année de la mandature.

C'est notamment le cas de l’abolition du délit dit "de solidarité" pour les personnes venant en aide à des sans-papiers ou encore la signature de traités internationaux en faveur des droits économiques, sociaux et culturels ou du contrôle des exportations d'armes.

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Une main tendue. Les prises de position de l’association sont écoutées, voire attendues. Plusieurs ministères l’ont ainsi invité à participer à des consultations. Et ce n’est pas pour faire de la figuration. "Nous espérons que nos recommandations seront pour partie au moins reprises dans les projets de loi annoncés" sur la lutte contre l'homophobie, le placement en rétention des étrangers en situation irrégulière ou le droit d'asile, a ainsi assuré Patrick Delouvin (photo), directeur du pôle Action France/Europe, lors d'une conférence de presse.

Et de poursuivre, optimiste, sur le dossier des Roms : "on a relevé un changement de ton, l'implication de plusieurs ministères et le travail important accompli par le préfet délégué en charge du dossier". La conclusion se veut lucide : "mais les expulsions forcées se poursuivent..."