Dray maintient ses accusations contre Tracfin

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Quelques heures plus tôt lundi, le ministre du Budget avait estimé que la cellule antiblanchiment de Bercy avait "fait ce qu’elle devait faire".

Attaque et contre-attaque. Julien Dray, qui est au centre d'une enquête sur des mouvements de fonds suspects, a estimé lundi que les propos tenus quelques heures plus tôt par le ministre du Budget Eric Woerth prouvaient qu'il y avait "bien une décision politique" dans la "transmission et la diffusion" du rapport de Tracfin le concernant. "M. Woerth a avoué qu'il connaissait le contenu de ce rapport avant sa transmission. Or cela est contraire au fonctionnement normal de la cellule Tracfin et de ses rapports avec son ministère de tutelle", a argumenté le député socialiste.

"Tracfin a fait son métier", avait déclaré le ministre du budget lundi matin sur Europe 1, réagissant à une première salve tirée dès dimanche par Julien Dray. La cellule antiblanchiment de Bercy a agi "comme si c'était n'importe quel Français ou particulier. Il n'y a pas eu de différence de traitement. Il fallait transmettre. Tracfin a transmis", avait ajouté Eric Woerth.

A l'origine de la polémique, Julien Drayavait estimé dimanche que le rapport de la cellule antiblanchiment de Bercy "n’était pas un travail scientifique. On a fait des tableaux. On a fait des additions pour avoir des chiffres qui impressionnent l'opinion. C'est une mise en spectacle délibérée". "Ce que Monsieur Woerth appelle des 'éléments convergents' sont pour moi des éléments fabriqués de toutes pièces", a renchéri le député socialiste lundi soir.

Accusé de malversations et d’avoir touché plusieurs dizaines de milliers d'euros issus indirectement des caisses de SOS Racisme et de l'organisation lycéenne Fidl, le député de l’Essonne avait soutenu dimanche que la brigade financière ne détenait, après sept mois d'enquête, "aucune preuve" des malversations dont il est soupçonné. "C’est une manipulation", avait-il dénoncé.

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