Des cyber-policiers surveillent les internautes chinois

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un couple de policiers virtuels chinois va être chargé à partir de samedi de combattre sur internet les activités considérées comme illégales par le régime. Jing-Jing et Cha-Cha, sous leur apparence joviale, vont traquer la pornographie, les jeux d'argent, les fraudes mais aussi toute "source de dommage public et de perturbation de l'ordre social". Reporter sans frontières a recensé récemment 50 cyberdissidents emprisonnés en Chine.

Ils s'appellent Jing-Jing et Cha-Cha. Lui conduit une moto, elle une voiture. Tous les deux portent l'uniforme de la police chinoise. Ces agents virtuels ont une mission à partir de samedi : surveiller les internautes chinois et combattre les activités illégales sur le web. En apparence, ils sont plutôt souriants. Dans la pratique, ils devraient largement restreindre la liberté des utilisateurs d'internet en Chine. Jing-Jing et Cha-Cha apparaîtront toutes les demi-heures sur les écrans des internautes branchés sur des sites basés à Pékin. Ils se tiendront à leur disposition pour recevoir toutes les remarques à propos d'éventuels débordements. Ils viendront aussi rappeler à intervalles réguliers qu'une surveillance s'exerce contre les sites jugés nocifs. Par "nocifs", le gouvernement chinois cible la pornographie, les sites incitant à la sécession, aux jeux d'argent ou à la fraude. Mais aussi, et c'est ce qui inquiète les défenseurs des droits de l'homme, tout ce qui peut constituer une "source de dommage public et de perturbation de l'ordre social". Pour Reporters sans frontières, il y a là une grave atteinte à la liberté d'expression. L'association a recensé 50 cyberdissidents emprisonnés en Chine. De leur côté, Yahoo!, MSN et d'autres hébergeurs de blogs en Chine ont signé la semaine dernière un code de conduite pour "protéger les intérêts de l'Etat chinois", en acceptant de ne pas diffuser de "messages illégaux et erronés".