Députés/Professions : inconstitutionnalité ?

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avec AFP

Yves Jégo, délégué général de l'UDI, a estimé mercredi que l'interdiction de cumuler une activité de parlementaire avec certaines professions, comme celle d'avocat, présentait un risque d'inconstitutionnalité. "Dire que des professions sont autorisées et des professions interdites fait courir le risque d'une annulation de la loi par le Conseil constitutionnel car cela serait une inégalité", a estimé, dans les couloirs de l'Assemblée, le député de Seine-et-Marne, également avocat. Aux yeux de l'ancien secrétaire d’État à l'Outre-Mer (2008-2009), il existe deux options: "Soit on décide que les parlementaires ne doivent plus exercer aucune fonction professionnelle, ne plus être agriculteur, viticulteur, médecin, avocat, juste parlementaire, ce qui ferait courir le risque d'une Assemblée déséquilibrée et ne ressemblant pas au pays, soit on met en place un contrôle des revenus connexes aux indemnités parlementaires et une vérification du respect de la déontologie".

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"Ce sera ou tout ou rien", a jugé Yves Jégo.  Expliquant qu'il était toujours avocat mais qu'il exerçait "très peu par manque de temps", le député a justifié la poursuite de sa profession par le souci de "rester dans un cabinet et de garder un pied dans la vie professionnelle parce c'est important pour le jour où (il) ne serait plus député". "Si la loi s'applique et qu'on interdit aux avocats d'être députés, soit je me ferai suspendre du barreau soit j'abandonnerai mon mandat de député. C'est une vraie question que je trancherai sans en faire une affaire", a déclaré Yves Jégo. "On est dans un temps où on attend que les élus soient en robe de bure et se flagellent dans les rues pour expier les fautes de la société, il faut l'accepter. Toutes ces questions ne méritent pas les noms d'oiseaux, ni de se jeter des anathèmes au visage. La tension est montée d'un cran, la tournure du débat où chacun se renvoie ses affaires à la figure est mauvaise pour la République, il faut essayer de s'en extraire pour montrer aux Français qu'on est dignes et qu'on a une volonté de vraie transparence", a-t-il dit.