Denis Gautier-Sauvagnac a été remis en liberté

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Denis Gautier-Sauvagnac, président démissionnaire de l'UIMM, est sorti libre jeudi peu avant 13h30 après 48 heures de garde à vue dans les locaux de la brigade financière de Paris. Il n'a fait aucune déclaration. Il s'agit de l'enquête sur des prélèvements d'espèces, d'un montant de 26 millions d'euros, faits sur les comptes de l'organisation patronale.

Fin de garde à vue pour Denis Gautier-Sauvagnac. Le président démissionnaire de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) est sorti vers 13H30 des locaux de la brigade financière, son avocat l'attendait. Il a quitté les lieux à bord d'une voiture aux vitres teintées qui s'est arrêtée quelques mètres plus loin. Denis Gautier-Sauvagnac (DGS), vêtu d'un pardessus, a alors pris place dans un monospace sans aucun commentaire. "Nous verrons la suite de la procédure", a simplement déclaré son avocat, Me Jean-Yves Leborgne.

Le président démissionnaire de l'UIMM s'était présenté mardi à une convocation au siège de la Brigade financière, dans le XIIIe arrondissement. Le parquet a décidé de ne pas engager des poursuites dans l'immédiat contre lui. Mais le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, a indiqué qu'une information judiciaire sera "rapidement ouverte". La chef comptable de l'UIMM, Dominique Renaud, opérait pour le compte de DGS les retraits en espèces, également entendue durant deux jours par les policiers, est aussi repartie libre des locaux de la brigade financière.

Denis Gautier-Sauvagnac était entendu dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris le 25 septembre sur les retraits en liquide suspects des caisses de l'UIMM. L'enquête du parquet a montré que des prélèvements d'espèces, d'un montant de 26 millions d'euros, avaient été faits entre 2000 et 2007 sur les comptes de l'organisation patronale. Deux des 26 millions retirés ont été saisis dans des coffres de l'UIMM lors de perquisitions et trois millions ont été utilisés pour le paiement de primes et de prêts à des salariés de l'organisation patronale. Les bénéficiaires des 21 millions d'euros restants n'ont pas été identifiés mais les enquêteurs semblent privilégier la piste d'un financement syndical, selon des sources concordantes.

Les prélèvements d'espèces en cause proviennent d'une caisse de secours mutuel, l'Epim, créée en 1972 et destinée à soutenir les entreprises adhérentes ayant subi des préjudices lors de conflits sociaux. L'UIMM, comme les syndicats de salariés, relève de la loi Waldeck-Rousseau de 1884 qui dispense d'une publication des comptes. Toutefois, cette loi n'exonère pas ses représentants de leur responsabilité pénale, notamment s'ils utilisent des fonds pour des actes non-conformes à l'intérêt social de leur organisation. A ce titre, l'utilisation de fonds de l'Epim pour des prêts ou des primes de cabinet versés à des salariés de l'UIMM relève de l'abus de confiance.