Remettre du "carburant dans la croissance française et du pouvoir d'achat", c'est l'objectif qu'a affiché Nicolas Sarkozy en proposant, parmi d'autres mesures, de débloquer les fonds de participation dans les entreprises. Cet argent, placé par les salariés dans leur propre entreprise, est en théorie bloqué pendant cinq ans. En permettant le déblocage de cette épargne qui est souvent utilisée comme retraite complémentaire, le président de la République espère réinjecter dans l'économie 12 milliards d'euros.
Dans le détail, les salariés pourront disposer d'une partie de l'argent bloqué dans les fonds de participation, dans la limite de 10.000 euros et ce avant le 30 juin 2008. Ces sommes seront exonérées d'impôt et de charges sociales. Ce dispositif ne concerne pas la participation dans les plans d'épargne collective. Dans les entreprises de moins de cinquante salariés, où le système de participation n'existe pas, ce sont les primes aux salariés, s'il y en a, qui seront défiscalisées de cotisations sociales.
Un tel déblocage avait déjà eu lieu en 2004, lorsque le même Nicolas Sarkozy était ministre des Finances. Les professionnels de l'épargne s'étaient alors insurgés face à une telle mesure qui crée un appel d'air à très court terme mais compromet l'épargne, et notamment le système de retraite complémentaire, dans le long terme. Le ministère des Finances a reconnu qu'il s'agissait là d'"une mesure transitoire". Autre source d'inquiétude : que face à un avenir incertain, les salariés ne réinvestissent immédiatement les sommes débloquées dans d'autres produits d'épargne plutôt que dans une consommation immédiate.