Embarrassé par la tournure prise par le débat sur l'islam, le patron de l'UMP, Jean-François Copé, a probablement réussi à retourner la situation à son avantage, selon les informations recueillies par Thierry Guerrier pour le Buzz politique d'Europe 1. Après l'avoir vivement critiqué, Abderahmane Dahmane, le conseiller en charge de la diversité de Nicolas Sarkozy, vient en effet de lui rendre service. Malgré lui.
Jeudi soir, pendant une réunion à la Grande Mosquée, Abderahmane Dahmane, le conseiller en charge de la diversité de Nicolas Sarkozy, avait sévèrement critiqué le débat voulu par l'UMP. "L'UMP de Copé, c'est la peste pour les musulmans", avait-il dénoncé. Une sortie médiatique qui n'était pas sans rapport avec le fait qu'il ait été évincé des listes UMP aux dernières élections régionales en 2004 : Abderahmane Dahmane exprimait son indignation en même temps qu'il réglait ses comptes.
Mais la violence de ses propos a finalement rendu service à Jean-François Copé : non seulement le secrétaire général de l'UMP a obtenu le limogeage immédiat du "conseiller diversité" de Nicolas Sarkozy, mais il a surtout vu revenir à lui des acteurs-clés du débat, qui vont finalement y participer, alors qu'ils s'y refusaient jusque-là. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a annoncé sa venue pour pacifier le débat, prévu le 5 avril. Le Grand rabbin Gilles Bernheim et l'un des chefs de l'Eglise catholique de France, le Cardinal Barbarin, sont également pressentis.