Darfour : le Soudan rejette l'offre française d'une réunion

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le Soudan a rejeté lundi la proposition française d'accueillir une réunion internationale à la fin du mois pour trouver une solution à la crise au Darfour. En revanche, le président soudanais Omar Hassan al Bachir s'est engagé auprès de l'Onu à faire de son mieux pour désarmer les milices "djandjaouid" et obtenir un cessez-le-feu au Darfour. Khartoum était la dernière étape de la tournée du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, en Afrique.

Khartoum ne veut pas de conférence internationale sur le Darfour. Le ministre soudanais des Affaires étrangères, Lam Akol, a déclaré que son pays préférait attendre les résultats des efforts déployés par l'Union africaine et les Nations unies pour relancer les discussions de paix et réunir une force de maintien de la paix pour le Darfour. "En ce moment précis, nous (...) attendons l'annonce de la feuille de route (...) nous ne voulons rien qui en détourne notre attention", a expliqué Akol à l'issue de discussions à Khartoum avec son homologue français Bernard Kouchner. "Nous pensons que (...) le moment n'est peut-être pas propice pour cette réunion", a-t-il ajouté en soulignant que toutes les initiatives concernant le Darfour devaient s'inscrire dans le cadre de l'UA et de l'Onu. Par ailleurs, le président soudanais Omar Hassan al Bachir s'est engagé auprès de l'Onu à faire de son mieux pour désarmer les milices "djandjaouid" et obtenir un cessez-le-feu au Darfour, tout en affirmant que les mouvements rebelles y faisaient obstacle, dans une lettre datée du 4 juin obtenue lundi par l'agence Reuters. Cette lettre adressée au secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, fait suite à une demande en ce sens que le diplomate sud-coréen lui a adressée le 24 mai. En ce qui concerne le cessez-le-feu, le chef de l'Etat rappelle qu'un accord de paix conclu l'été dernier est resté lettre morte du fait des mouvements rebelles qui ne l'ont pas signé. Evoquant le désarmement des djandjaouid, ces cavaliers arabes accusés d'exactions à grande échelle, le président affirme que Khartoum est prêt à "désarmer toutes les milices au Darfour", mais ajoute que le processus s'est jusqu'ici révélé "contre productif" en l'absence de cessez-le-feu effectif et d'accord de paix viable. Depuis l'arrivée au pouvoir du président Nicolas Sarkozy et la nomination à la tête de la diplomatie française de Bernard Kouchner, qui s'est dans le passé déclaré partisan d'un droit à l'ingérence humanitaire, Paris s'est davantage impliqué pour tenter de régler la crise au Darfour, région frontalière du Tchad, ancienne colonie française. Nicolas Sarkozy avait annoncé la semaine dernière que les ministres des Affaires étrangères d'un "groupe de contact élargi" incluant les Etats-Unis, l'Egypte et la Chine, alliée du Soudan, se réuniraient le 25 juin à Paris pour tenter de trouver une issue à la crise. Washington qualifie les violences au Darfour de génocide, un terme réfuté par Khartoum et que les gouvernements européens préfèrent ne pas utiliser. Des experts internationaux ont estimé à 200.000 le nombre de morts des suites de violences au Darfour, tandis que le Soudan avance un chiffre de 9.000 morts.