Crédit agricole : un dérapage boursier qui coûte très cher

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un trader d'une filiale du Crédit Agricole basée à New York vient d'être licencié ainsi que cinq de ses supérieurs. Le courtier a fait dans les derniers jours d'août une série d'investissements boursiers sans concertation et bien au-delà des montants qui étaient autorisés. Or, la crise des "subprimes" agitant le marché américain, le trader a perdu beaucoup d'argent - 250 millions d'euros - soit l'équivalent des bénéfices du Crédit Agricole pour le 3ème trimestre 2007.

Le Crédit Agricole vient de trouver son Nick Leeson, ce trader qui a provoqué la faillite de la banque britannique Barings dans les années 90. Un de ses traders vient de faire perdre à la banque française près de 250 millions d'euros, soit le prix d'un Airbus A380. Le dérapage en question remonte à la fin du mois d'août quand un courtier, basé à New York chez Calyon, une filiale de banque de financement et d'investissement du Crédit Agricole, a pris une position "anormalement élevée" sur "certains indices du marché du crédit" aux Etats-Unis et sans aucun accord, selon le communiqué du Crédit Agricole. Or l'affaire des "subprimes" chahute le marché et le courtier commence à perdre beaucoup d'argent. Il cherche alors à se refaire et perd encore plus alors que ses supérieurs ne contrôlent pas ses opérations. La direction du Crédit Agricole s'en aperçoit finalement le 4 septembre mais le mal est fait. Il lui faut ensuite deux semaines pour remettre les positions en ordre.

Le courtier et cinq de ses supérieurs ont été immédiatement licenciés. Mais les conséquences sont lourdes. L'impact total de l'incident sur le résultat de Calyon "est évalué à 250 millions d'euros et sera entièrement pris en compte au troisième trimestre 2007", a précisé le Crédit Agricole. Au deuxième trimestre, le résultat net de Calyon représentait environ un tiers du résultat net total de Crédit Agricole SA. Ce qui est aussi inquiétant c'est que des dérapages comme celui-ci puissent encore se produire dans une grande banque. Le Crédit Agricole a indiqué que "les dispositifs d'alerte et de sécurité ont été immédiatement renforcés afin d'empêcher tout nouvel incident de ce type".

Estelle Cognacq