Coup de froid sur le couple franco-allemand

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le dernier sommet informel organisé lundi entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel a mis en évidence, au-delà des gestes de sympathie, la tension existante dans le couple franco-allemand depuis quelques semaines. Les points d'achoppements sont nombreux : critique de la BCE, règlement de la crise d'Airbus, dossier du nucléaire, etc. Nicolas Sarkozy a juste reconnu mercredi avoir eu un échange "très franc" avec la chancelière allemande. De son côté, la presse allemande raconte l'agacement persistant des dirigeants allemands envers le président de la République.

L'image, prise lors du dernier sommet informel lundi, est belle : pas de poignée de main mais une embrassade entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, sous un parapluie. Voilà qui pourrait être une preuve de la bonne entente entre les dirigeants allemands et français. Mais, pour beaucoup d'observateurs, ce n'est là qu'une façade. Le président français a lui-même reconnu, par la voix de son porte-parole, avoir eu "un échange très franc" avec Angela Merkel, lors de cette dernière rencontre. Avant de préciser qu'"il fallait apprendre à se connaître au-delà des mots, que l'Allemagne avait effectué une profonde mutation" et que "la personnalité de Mme Merkel, qui est une femme de l'est avec toute ses qualités, est aussi un changement". Côté allemand, la presse n'hésite pas à parler de crise profonde entre les deux dirigeants.

Les motifs de discorde sont nombreux sur le fond et existent déjà depuis plusieurs mois, depuis l'accession à la présidence de la République de Nicolas Sarkozy. Berlin n'a pas du tout apprécié le fait que le président français conteste l'indépendance de la Banque centrale européenne pendant l'été. Les dirigeants allemands n'ont pas goûté non plus le manque de communication autour de la libération des infirmière bulgares détenues en Libye pour laquelle la France a fait cavalier seul. Lors du dernier sommet informel, Nicolas Sarkozy aurait également mis les pieds dans le plat en plaidant pour la mise en place d'un programme commun dans le domaine de l'énergie nucléaire, un sujet extrêmement sensible en Allemagne.

Sur la forme, c'est surtout la façon qu'a Nicolas Sarkozy de se mettre en avant en permanence qui agace la chancelière allemande et son entourage notamment lors du dernier conseil européen de juin ou dans le règlement de la crise avec Airbus et EADS. Les dirigeants de Berlin n'apprécieraient guère le côté "donneur de leçon" du président français.