Combattants africains : Debbouze réclame des actes

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
INFO EUROPE 1 - "On s'en fout des mots" : Jamel Debbouze dénonce, dans une interview diffusée mercredi sur Europe 1, les promesses non tenues du gouvernement sur la revalorisation des pensions des soldats "indigènes", combattants de la Seconde guerre mondiale. Le 8 mai dernier, Nicolas Sarkozy leur avait rendu un hommage particulier, mais sans rien dire de cette question financière.

"Il reste 80.0000 combattants. Qu’est ce qu’on attend ? Que le dernier meurt pour rétablir la situation ?", s’interroge Jamel Debbouze, dans une interview accordée à Marc-Olivier Fogiel, diffusée mercredi sur Europe 1. Le comédien et humoriste dénonce l’écart entre les pensions versées aux anciens combattants des troupes coloniales, les "indigènes", et celles versées aux autres anciens combattants.

"On s'en fout des mots", lance Jamel Debbouze :

Le sort des "indigènes" était revenu sur le devant de l'actualité en 2006, à l'occasion de la sortie du film du même nom. Jacques Chirac avait alors lancé une réforme qui a permis une première revalorisation des retraites et des pensions d'invalidité quelle que soit la nationalité actuelle des militaires. Mais la pension de base, accordée à tous soldats pour avoir combattu, n'a elle pas été harmonisée. "On est déçu parce qu'on nous a dit dans les yeux : oui on le fera", a commenté Jamel Debbouze sur Europe 1.

Le 8 mai dernier, Nicolas Sarkozy a, à son tour, rendu "un hommage particulier" aux "spahis, tabors et tirailleurs sénégalais", qui, en août 1944 ont participé avec les soldats métropolitains à l'ouverture d'un second front en France, deux mois après le débarquement allié de Normandie. " La France n'oubliera jamais leur sacrifice", avait déclaré le président de la République. Sans dire un mot de la question de la revalorisation.

Insuffisant pour Jamel Debbouze : "C’est plein de bonnes intentions mais la reconnaissance réelle à l’égard de ceux qui ont risqué leur vie pour la France, c’est de rétablir les pensions." Il conclut, plus déterminé que jamais : "Y’ a des gens qui crèvent de faim, qui ont 80 piges et qui n’ont plus le temps."