Colombie : la libération des trois otages "en cours"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La libération des trois otages dont la guérilla colombienne des Farc a annoncé l'élargissement "est en cours", a affirmé mercredi sur Europe 1 l'ex-mari d'Ingrid Betancourt Fabrice Delloye, citant des informations d'un émissaire, espérant les voir arriver très vite au Venezuela. Les FARC ont annoncé qu'il s'agissait d'"un geste de reconnaissance envers les familles des otages". François Fillon a répondu à ce geste et à une demande du président colombien en indiquant qu'en cas d'accord humanitaire, les guérilleros libérés pourraient être accueillis par la France.

Fabrice Delloye, ex-mari d'Ingrid Betancourt, s'est montré très confiant mercredi soir sur Europe 1 sur la libération des trois otages annoncée la veille par les Farc. "C'est vrai (...) qu'ils ont quitté le périmètre de sécurité des Farc et donc ils sont en mouvement, il faut les attendre", a-t-il indiqué. "Les informations que nous avons reçues sont celles que j'ai eues personnellement avec un émissaire qui connaît les Farc et qui les rencontrées récemment", a précisé M. Delloye. Cet émissaire a confirmé "que la libération est en cours", a-t-il ajouté. M. Delloye a dit espérer que Clara Rojas (notre photo) allait "vite apparaître, normalement au Venezuela en compagnie de son bébé et en compagnie de la sénatrice Consuelo Gonzalez".

Les FARC ont affirmé qu'il s'agissait d'un geste de "reconnaissance envers les familles des otages" ainsi qu'envers le président vénézuélien Hugo Chavez et la sénatrice colombienne d'opposition Piedad Cordoba, pour leur médiation dans le dossier. Hugo Chavez dit avoir reçu le communiqué de la guérilla marxiste, dans lequel elle donne l'ordre de libérer un groupe d'otages, parmi lesquels figure l'ex-collaboratrice d'Ingrid Betancourt, Clara Rojas. Hugo Chavez a annoncé qu'il étudiait les moyens à mettre en oeuvre pour récupérer les trois otages car le communiqué des FARC indique que les otages seront remis à Hugo Chavez ou à toute personne désignée par le président vénézuélien. De son côté, le gouvernement colombien s'est interrogé sur la véracité du communiqué, en relevant que le texte est daté du 9 décembre.

Clara Rojas avait été enlevée en février 2002, en même temps que la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, ex-candidate à la présidence de la Colombie, dont elle était l'assistante. Les FARC ont également annoncé la libération de son fils Emmanuel, né dans la jungle, ainsi que celle d'une parlementaire colombienne, Consuelo Gonzalez. Ils précisent que les otages seront remis à Chavez ou à toute personne désignée par le chef de l'Etat vénézuélien. Le président colombien Alvaro Uribe avait mandaté en août Chavez et la sénatrice colombienne Piedad Cordoba pour mener une médiation avec les Farc pour tenter d'obtenir la libération des otages. Le président colombien a mis fin à cette mission le mois dernier, accusant Chavez d'avoir outre-passé son mandat et donné trop de visibilité politique du Farc.

Parallèlement à cette annonce, les FARC ont rejeté catégoriquement le plan proposé par le président colombien Alvaro Uribe, portant sur la création d'une "zone de rencontre" pour engager des négociations sur un échange entre otages et rebelles emprisonnés.

Après cette annonce, les proches d'Ingrid Betancourt se réjouissent. La fille et l'ex-mari de l'otage franco-colombienne ont estimé mercredi que le président colombien Alvaro Uribe "devait faire un geste à son tour", au lendemain de l'annonce des Farc. "Aujourd'hui les choses avancent. C'est une nouvelle formidable, c'est un geste unilatéral significatif des Farc", a déclaré Melanie Delloye, lors d'un rassemblement organisé au Trocadéro à Paris par les comités de soutien à l'otage et des élus de droite et de gauche.

"C'est une excellente nouvelle", a déclaré la Fédération des comités de soutien à Ingrid Betancourt. Hervé Marro, le président du comité de soutien à Ingrid Betancourt en France, a appelé Alvaro Uribe à faire un geste à la hauteur de celui des FARC. Nicolas Sarkozy "se réjouit" de cette annonce mais il "attend que cette décision soit confirmée et surtout qu'elle se traduise dans les faits".

François Fillon a fait lui un pas supplémentaire vers la négociation d'un accord humanitaire, qui permettrait d'obtenir la libération d'autre sotages, en proposant que la France devienne une terre d'accueil pour les guérilleros qui seraient libérés par la gouvernement colombien. C'était notamment une demande du président colombien Alvaro Uribe. Le premier ministre français, invité d'Europe 1 et de RFI mercredi matin, a ainsi réactivé une proposition ancienne de la France qui est une des clés de la négociation qui pourrait s'ouvrir avec les FARC. "La France a indiqué qu'elle était disponible, avec d'autres pays européens et d'autres pays d'Amérique latine, pour le faire", a expliqué Alvaro Uribe.