Pour le grand public et jusqu'à l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir, le secrétaire général de l'Elysée était cette voix qui, tous les trois ou quatre ans, égrenait les noms des ministres dans la cour de l'Elysée à chaque remaniement gouvernemental. Depuis le 6 mai, quelque chose a changé... A tel point que certains voient en Claude Guéant un premier ministre bis... "Il n'y a qu'un" Premier ministre, "c'est Claude Guéant", tandis que François Fillon s'occupe de "l'intendance avec beaucoup de courage et d'abnégation", s'est même permis de déclarer Jean-Louis Bianco, lundi sur LCI. Pour l'ex-secrétaire général de l'Elysée de François Mitterrand et l'ex-codirecteur de campagne de Ségolène Royal, que Claude Guéant "s'exprime, qu'on le connaisse, ne me paraît pas choquant". "Par contre, il y a un moment où son pouvoir par rapport à celui du Premier ministre va poser problème", a-t-il jugé. Jugement partagé à droite par un autre ancien secrétaire général de l'Elysée : l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin, a estimé lundi sur Europe 1 que l'expression politique devait "être celle de ceux qui sont responsables", et qu'un secrétaire général de l'Elysée n'avait "pas de légitimité politique" à s'exprimer publiquement. Dominique de Villepin visait les interventions publiques de l'actuel secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, pour expliquer la politique du gouvernement ou parfois même clarifier ou encore rectifier les déclarations de certains ministres.