Claude Duviau condamné à 30 ans de prison

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Administrator User , modifié à
L'agriculteur accusé d'avoir tué avec son fusil de chasse deux inspecteurs du travail lors d'un contrôle dans son exploitation en 2004 a été condamné vendredi à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Dordogne. Le procureur de la République de Bergerac avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité.

La cour d'assises de la Dordogne a condamné vendredi Claude Duviau, 59 ans, à 30 ans de réclusion criminelle pour avoir tué deux inspecteurs du travail lors d'un contrôle dans son exploitation agricole. Après un court délibéré, la cour a répondu positivement aux quatre questions qui lui étaient posées mais n'a pas totalement suivi les réquisitions de l'avocat général, qui avait demandé une peine de réclusion à perpétuité. S'adressant aux jurés, Nicolas Jacquet leur avait demandé en tout état de cause de ne pas descendre sous les 30 ans de réclusion avec une peine de sûreté maximale. Or, la peine de Claude Duviau n'a pas été assortie d'une période de sûreté. "L'histoire de Claude Duviau c'est l'histoire d'un homme dangereux" capable de garder en lui "une haine" rentrée, a estimé le magistrat. Il a évoqué le projet de suicide, un "suicide d'orgueil" de la part d'un homme qui était à ce moment-là "une bombe à retardement prête à exploser." L'avocat de Claude Duviau, Me Eric Visseron, a estimé que la peine infligée était "lourde" tout en s'interrogeant sur la volonté de son client de faire ou non appel. "Trente ans, certes sans période de sûreté ! Je crois qu'on a fait effectivement un exemple de Claude Duviau ", a-t-il estimé. "J'en discuterai avec lui mais je ne suis pas sûr qu'il veuille faire appel. Ce n'est pas tant pour lui qui était prêt à assumer son acte pleinement, c'est peut-être plus pour sa famille. C'est un homme qui a quand même 60 ans", a-t-il précisé. Gilles Trémouille, mari d'une des deux victimes, a estimé que la peine était juste. "J'aurais préféré la perpétuité mais c'est une peine juste. J'espère que tous les agents qui accomplissent une mission de service public diront que la société, à travers la justice, a pris conscience que Saussignac n'était pas un fait divers mais un fait de société ", a-t-il expliqué. Pour Me Benoît Ducos-Ader avocat de la fille d'une des victimes, Lucie Buffière, "la perpétuité était une peine trop forte qu'il faut réserver à des cas extrêmes. Les 30 ans c'est déjà une peine très élevée, à la hauteur de la particularité de cette affaire". Très présents durant les débats, les inspecteurs du travail qui s'étaient réunis mardi à 400 près du tribunal en mémoire des victimes, ont également exprimé leur satisfaction. "Ce que nous demandions, c'est que justice soit rendue et que la responsabilité sur les faits et que cette décision soit suffisamment explicite pour donner un signal à toute la France. On peut légitimement penser que le verdict rendu aujourd'hui va dans ce sens", a estimé Dominique Maréchaux de la FSU.