Christine Lagarde ne révise pas ses prévisions de croissance

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'Insee a annoncé mardi que le PIB français n'avait progressé que de 0,3% au deuxième trimestre, après un premier semestre à 0,5%. L'objectif de croissance à 2,25% affiché par le gouvernement avant la fin de l'année semble de plus en plus difficile à atteindre selon de nombreux observateurs. Mais la ministre de l'Economie Christine Lagarde confirme dans une interview parue mercredi qu'elle maintient malgré tout ses prévisions de croissance.

Le PIB français a progressé de 0,3% au deuxième semestre selon les estimations publiées mardi. L'Insee a donc révisé ses prévisions à la baisse puisque l'institut de statistiques tablait sur + 0,6%. Pour rappel, la croissance n'a été que de 0,5% au premier trimestre. Seule la consommation des ménages tire encore la croissance avec une progression de 0,6%. En revanche, le commerce extérieur ampute le PIB de 0,3 point. Du coup, ces chiffres semblent remettre largement en cause les prévisions de croissance affichées par le gouvernement. Pourtant Bercy semble vouloir garder le cap. La ministre de l'Economie Christine Lagarde explique ainsi dans une interview accordée au journal Le Figaro mercredi qu'elle maintient ses prévisions de croissance. "Ca ne sert à rien de jouer les cassandres et réagir à un chiffre trimestriel", estime-t-elle. Pour la ministre, ce mauvais chiffre de la croissance n'est que conjoncturel : "L'attentisme des entreprises, on le retrouve à chaque veille d'élection présidentielle". Christine Lagarde explique qu'elle attend de voir les effets de certaines mesures gouvernementales sur la croissance, notamment le paquet fiscal et la libéralisation des heures supplémentaires. Pour Eric Woerth, le ministre du Budget, les prévisions de croissance de l'Insee ne remettent pas "en cause" l'hypothèse de croissance inscrite dans le budget 2008. "Sur le déficit 2007, je n'ai aucune inquiétude, on a des recettes fiscales qui se tiennent bien et des dépenses qu'on maîtrise bien", a expliqué Eric Woerth. Pourtant selon de nombreux économistes, ces chiffres de la croissance constituent un sérieux contre-temps puisque tout le budget a été construit autour de ces prévisions. Or moins de croissance signifie aussi moins d'argent dans les caisses de l'Etat via les impôts. Le gouvernement, qui s'est engagé à ramener fin 2007 à 2,4% du PIB le déficit public de la France, va avoir du pain sur la planche. Les analystes estiment que la croissance ne pourrait être que de 1,8% à la fin de l'année.