Chirac, une page se tourne

  • Copié
Administrator User , modifié à
L'annonce de Jacques Chirac de ne pas briguer un troisième mandat à l'Elysée a suscité de nombreuses réactions, et notamment du côté des candidats à l'élection présidentielle. Pour Ségolène Royal, une page de l'Histoire se tourne et elle est prête à écrire "une nouvelle page" avec les Français. François Bayrou a adressé un "coup de chapeau" à Jacques Chirac. Pour Jean-Marie Le Pen, " Jacques Chirac aura été le plus mauvais président de la République de l'Histoire de France".

Le message solennel de Jacques Chirac et sa décision de ne pas être candidat à l'élection présidentielle ont suscité des réactions contrastées dans la classe politique. La droite, elle, insiste sur l'avenir, et la gauche en profite plutôt pour critiquer le bilan des douze années du chef de l'Etat. Toutefois, tous se sont montrés d'accord pour dire que le renoncement à un troisième mandat marquait l'avènement d'une nouvelle ère dans la vie politique française.Pour la candidate socialiste, Ségolène Royal, "c'est un moment historique puisqu'une page de l'Histoire va se tourner. Une nouvelle page va s'écrire et ce sont les Français qui vont décider du contenu, qui vont écrire eux-mêmes cette Histoire". François Hollande, sur France 2, a rappelé que cette annonce de Jacques Chirac n'était en rien une surprise. Le premier secrétaire du PS a estimé que le bilan du chef de l'Etat "ne l'autorisait pas à briguer un nouveau mandat". Marie-George Buffet n'a pas manqué de renchérir. Même si la candidate communiste a souligné que "Jacques Chirac a eu des mots justes pour appeler à rejeter les extrémismes, le racisme et l'antisémitisme", elle n'a pas oublié de rappeler que "ses douze ans de mandat à la présidence de la République auront été très durs pour les Français". Plus sévère encore, Olivier Besancenot. Le candidat de la LCR a dénoncé un "bilan calamiteux" et "douze ans de mensonges pour un président élu en 1995 sous le signe de la lutte contre la fracture sociale et dont l'action, loin de la résorber, n'a fait que l'aggraver". L'UDF François Bayrou, qui se veut en dehors du clivage droite-gauche, a donné un "coup de chapeau" à Jacques Chirac. "J'ai trouvé que c'était très bien. J'ai trouvé que la manière dont il s'est exprimé était à la fois émue et qu'il rappelait des valeurs de fond", a-t-il déclaré.Dans le camp de l'UMP, Xavier Bertrand, le porte-parole de Nicolas Sarkozy, a souligné la continuité entre le message de Jacques Chirac et la candidature du ministre de l'Intérieur. "Le chef de l'Etat l'a dit clairement, il faut aller encore plus loin", a dit le ministre de la Santé. Brice Hortefeux, un proche du candidat UMP, a souligné "la pudeur", "l'authenticité" et "la confiance dans l'avenir" de Jacques Chirac. Le ministre des Collectivités territoriales a expliqué que le parti majoritaire voulait "écrire une nouvelle page mais sans déchirer la précédente". Pour Patrick Ollier, nouveau président de l'Assemblée nationale, Jacques Chirac "a fixé un certain nombre de perspectives qui s'inscrivent très clairement dans le cadre du combat que nous menons aujourd'hui pour la présidence de la République aux côtés de Nicolas Sarkozy". Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre de 2002 à 2005, a rendu un hommage appuyé au président. "L'émotion est forte, le propos est digne, sobre même si le coeur est ouvert. Au fond, Jacques Chirac s'est affirmé tel qu'il est, tel que je le connais : humaniste, social et européen", a-t-il dit sur TF1.Mais le plus incisif a été Jean-Marie Le Pen. Face au départ annoncé de "son meilleur ennemi", le président du Front national a fustigé "le plus mauvais président de la République de l'Histoire de France". "Je suis (...) très content de voir Jacques Chirac se retirer, encore que sa présence dans ce combat politique aurait été succulente. Je me serai fait un grand plaisir de devoir l'affronter et de remporter, je pense, une revanche" sur la présidentielle de 2002". Sa fille Marine a jugé sur France 2 "assez scandaleux que M. Chirac se permette encore de donner des leçons lorsqu'on voit le bilan qu'il laisse derrière lui". Sur la scène internationale, le président américain, George Bush, a adressé ses meilleurs voeux à Jacques Chirac, l'un de ses principaux adversaires sur la scène internationale lors de l'intervention américaine en Irak. "Les Etats-Unis et la France ont été et resteront des partenaires et des alliés", a-t-il assuré, à Bogota, où il est en visite.