Chirac, la vie après le 16 mai...

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Administrator User , modifié à
Jacques Chirac a donné mercredi matin les clefs de l'Elysée à son successeur Nicolas Sarkozy, douze ans après y être entré. L'ex-président de la République s'est ensuite installé provisoirement quai Voltaire à Paris, dans un appartement de la famille libanaise Hariri. Il doit maintenant partir pour des vacances dont l'Elysée n'a pas voulu révéler la destination mais il s'agirait du Maroc. Le 16 juin, en redevenant un citoyen ordinaire, il pourrait être entendu dans plusieurs affaires.

Il y a une vie après le pouvoir ! Après douze ans passés à l'Elysée, Jacques Chirac ne sera pas pour autant à la retraite au sens propre du terme... L'ex-président et sa femme, pour commencer, devraient partir dès jeudi pour des vacances au Maroc. De retour sur Paris la semaine prochaine, le couple s'installera provisoirement quai Voltaire, dans un appartement de la famille libanaise Hariri. En tant qu'ancien président de la République, Jacques Chirac disposera de bureaux mis à sa disposition par l'Etat français. Ceux qu'il a choisis se situeront boulevard Saint-Germain. Et comme il l'a annoncé, l'ex-hôte de l'Elysée devrait s'occuper d'une fondation consacrée "au développement durable et au dialogue des cultures." Jacques Chirac n'aura pas le temps de s'ennuyer puisqu'il pourra, comme ses prédécesseurs, siéger au Conseil constitutionnel. Mais Jacques Chirac le sait bien : la justice pourrait l'attendre au tournant dès le 16 juin. Cette date reste toutefois théorique car l'usage républicain veut qu'on laisse au président un délai au minimum de trente jours après la passation de pouvoirs. Parmi les dossiers qui pourraient le viser, on trouve celui des emplois fictifs de la mairie de Paris dans lequel Alain Juppé a été condamné, le dossier de la Sempap, du nom de l'imprimerie chargée des travaux d'éditions de la ville de Paris, le dossier de la compagnie aérienne Euralair, dans lequel le couple Chirac aurait bénéficié de billets d'avion gratuits, sans oublier bien sûr l'affaire Clearstream. Le plus lourd des cinq ou six dossiers concerne les emplois fictifs du RPR. La justice soupçonne l'ancien maire d'avoir participé à une prise illégale d'intérêt. Cette affaire, gelée par la Cour de cassation, peut lui valoir une audition en tant que témoin assisté ou même une mise en examen.