Les textes de loi sur les chiens dangereux sont en cours de finalisation, ils seront présentés au gouvernement comme c'était prévu dans la semaine à venir avant d'entamer leur parcours dans le circuit législatif normal. C'est ce que Michèle Alliot-Marie a tenu à confirmer samedi. La ministre de l'Intérieur propose "l'instauration d'une formation obligatoire pour les propriétaires ou détenteurs de chiens dangereux" et "la production obligatoire d'un certificat établi par un vétérinaire au moment de la déclaration en mairie". Ils portent aussi sur le "renforcement des pouvoirs de l'autorité administrative pour ordonner l'euthanasie des chiens en cas d'atteinte ou de menace d'atteinte grave à l'intégrité physique des personnes" et sur "l'interdiction des croisements susceptibles de produire des chiens dangereux". Enfin, les textes prévoient le renforcement du contrôle des importations de chiens de 2ème catégorie (chiens de garde ou de défense) par la fourniture obligatoire en douanes d'un pedigree". Cet arsenal était un des engagements pris par Michèle Alliot-Marie le 27 août, au lendemain de la mort d'une fillette de 18 mois mordue par un chien de combat.
Un nouveau drame a eu lieu samedi : une enfant de 10 ans est décédée dans l'après-midi après avoir été mordue par deux chiens. Le drame s'est produit dans l'après-midi, alors que la fillette jouait dans la cour de son domicile avec deux chiens, des dogues allemands. La mère, alertée par les cris de la fillette, n'a pu intervenir à temps et l'enfant. Mordue au cou, à la poitrine et au bras droit, la fillette est morte sur place. Les dogues allemands sont des chiens de grande taille pouvant mesurer jusqu'à un mètre au garrot, non soumis à la réglementation des chiens dangereux.
Une jeune fille de 27 ans a été grièvement mordue vendredi au niveau du cuir chevelu par deux rottweilers appartenant à sa famille, à Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis. Samedi, elle était considérée comme "hors de danger". Un retraité de 62 ans a été grièvement mordu à un bras, une jambe et à l'arrière du crâne par le rottweiler de son fils, samedi après-midi à Saint-Louis (Haut-Rhin). La victime souffre de "plaies graves" mais ses jours ne sont pas en danger.
La société protectrice des animaux "déplore, une nouvelle fois, la stigmatisation qui est faite de certaines races de chiens et rappelle qu'une politique globale doit être menée". Citant notamment, parmi les mesures annoncées, l'interdiction de détention des chiens de 1ère catégorie nés postérieurement à la loi du 6 janvier 1999 et l'interdiction des croisements susceptibles de produire des chiens dangereux, la SPA juge ces mesures "aussi choquantes qu'illogiques".