Chambéry : aucune peine requise contre les pompiers

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le procureur de la République a demandé, jeudi devant le tribunal correctionnel de Chambéry, la relaxe des pompiers de Savoie, poursuivis pour homicides involontaires après la mort de deux jeunes dans l'incendie de leur immeuble de Chambéry le 1er janvier 2002.

Le procès des pompiers du SDIS (service départemental d'incendie et de secours de Savoie) touche à sa fin au tribunal correctionnel de Chambéry. Il s'agissait d'une première en France. Le SDIS-73 est poursuivi selon la justice pour avoir "par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de sécurité (...) involontairement causé la mort des deux victimes". Dans son réquisitoire, le procureur de la République a demandé jeudi soir la relaxe des pompiers de Savoie. Il a estimé qu'"aucune faute" ne pouvait être reprochée au SDIS. Les faits remontent à 2002. Deux jeunes gens, Delphine Vincent, 19 ans et Jonathan Touzani, 17 ans, appellent le standard des pompiers pour signaler l'incendie de leur appartement. Mais leur présence n'est pas signalée aux pompiers sur le terrain, qui éteignent l'incendie sans les chercher. Les deux jeunes meurent asphyxiés. Les parents et amis des victimes estiment pour leur part que les pompiers sont responsables de ces décès. La mère de Delphine s'est dite "écoeurée" par le réquisitoire du procureur. Elle a notamment affirmé durant le procès que la standardiste a interdit à Delphine et Jonathan de sauter par la fenêtre car les pompiers allaient les chercher, alors que ce geste leur aurait peut-être sauvé la vie. Pour le procureur de la République, les responsables du drame sont deux personnes morales et deux personnes physiques : d'une part la société Pyragric, importatrice des cierges à l'origine du feu, et son directeur Bruno Chevallet, et d'autre part la société distributrice de ces produits, la SA Denis-Le Chat et son PDG Alain Denis, poursuivis pour homicides involontaires. Le procureur a requis contre les deux sociétés 30.000 euros d'amende, et contre messieurs Chevallet et Denis des peines de 4 mois de prison avec sursis et 3.000 euros d'amende chacun. Le procès se poursuit vendredi avant la mise en délibéré du jugement.