Pas besoin de se précipiter dans le supermarché le plus proche, les ruptures de stocks dans certains rayons "pâtes" restent limitées à certaines grandes surfaces. Mais ces difficultés d'approvisionnement prennent une résonnance toute particulière dans un contexte de tension généralisée sur le marché des matières premières, et du blé dur en particulier qui souffre de mauvaises récoltes. Le prix des pâtes a augmenté de près de 40% au cours des derniers mois, celui du blé dur a été multiplié par trois.
Les spécialistes s'interrogent sur les raisons exactes de cette pénurie toute relative. Car les ruptures de stocks dans les supermarchés français sont un phénomène normal et concerneraient environ 10% des marchandises en moyenne. Mais, cette année, cette pénurie attendue pourrait être accentuée par des tensions entre fabricants et distributeurs. Certains industriels pourraient choisir de vendre leurs productions vers des pays où les marges sont plus importantes qu'en France, pour s'assurer un chiffre d'affaires constant malgré l'augmentation des prix des matières premières.
Autre mesure de rétorsion : les fabricants pourraient maintenir constante leur production de pâtes vendues sous leur marque propre (Barilla, Lustucru,...) mais diminuer dans le même temps la production de pâtes vendues sous la marque du supermarché (Auchan, Carrefour,...). Des paquets qui attirent précisément les consommateurs parce qu'ils ont la réputation d'être moins chers.