Cambadélis : "le PCF va se faire mal aux adducteurs"

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Jean-Christophe Cambadélis, député socialiste de Paris, est l'invitée de PolitiqueS de Serge Moati.

La langue de bois, Jean-Christophe Cambadélis ne connait pas!  S'il a toujours été friand de bons mots, le député socialiste de Paris a clairement, aujourd'hui, une nouvelle liberté de ton. Ce qui lui permet de critiquer tout le monde, y compris ses "alliés".

Revenant sur sa défaite face à Harlem Désir au poste de premier secrétaire du Parti socialiste, il avoue avoir été "consterné" par l'argumentation qu'on lui a opposé à l'époque : "Ils voulaient un parti qui ne crée pas de problèmes [...] en fin de compte, que le centre de gravité soit le gouvernement, pas le PS", en pointant du doigt la différence entre Hollande et Mitterrand qui "avait mis le PS au centre". Harlem Désir n'est pas en reste : "On le met en arrière central alors qu'il aurait dû être demi-offensif". Peut-on vraiment croire que la hache de guerre est définitivement enterrée, comme l'affirme pourtant Cambadélis ?

Jean-Christophe Cambadélis au PCF :  "Ça va...par LCP

Même sévérité contre le ministre de l'éducation Vincent Peillon. Le secrétaire national du PS ne fait pas dans la dentelle : "Il y a quelque chose qu'il n'intègre pas en philosophe qu'il est, c'est cette psychologie de l'instituteur et du professeur...". A propos de la prime de 400 euros versée aux professeurs des écoles, il concède que "c'est bien", avant de nuancer : "ce n'est pas le sujet central." Une dernière pique pour le plaisir, Jean-Christophe n'a pas pu s'empêcher de d'ajouter : "J'ai trouvé qu'il n'avait pas été assez pédagogue avec les enseignants. Ce qui est ennuyeux pour un pédagogue". Le ministre appréciera.

Enfin, alors qu'aujourd'hui le PC tient son 36ème Congrès à Saint-Denis, Jean-Christophe Cambadélis lance aux communistes un avertissement : "Ils disent que nous continuons de faire ce que faisait Nicolas Sarkozy.[...] Ce n'est pas possible, faites l'inventaire. De temps en temps, on peut dire : là je prends." 
Il dénonce d'ailleurs leur "contradiction",  celle de vouloir des alliances pour les municipales en 2014 mais de souffler un vent de fronde contre toutes les mesures du gouvernement : "C'est la critique au sommet et l'union à la base. C'est la première fois qu'on voit cela dans l'histoire du Parti communiste et du Parti socialiste". Et de finir, ironique, sur le grand écart du PC : "Ils vont se faire mal aux adducteurs".