"Cela fait six ans et demi que je suis président... Je suis allé dans des endroits inhabituels et j'ai rencontré des gens intéressants, et j'étais impressionné", a déclaré Bush lors d'une conférence de presse. "C'était une expérience émouvante pour moi." Le pape et Bush ont eu un entretien d'environ 35 minutes dans l'étude privée du souverain pontife au Palais apostolique du Vatican, sur fond de mesures de sécurité très strictes à Rome en prévision de manifestations antiaméricaines pouvant tourner à la violence."Cela fait du bien d'être avec vous, monsieur", a dit Bush à son hôte en entamant une entrevue qui semble avoir été très cordiale, les deux hommes souriant et riant même par moments. Bush, en costume sombre, était accompagné de son épouse Laura, qui portait une jupe noire et une mantille. Comme Benoît XVI lui demandait s'il était satisfait de ses échanges de vues avec le président russe Vladimir Poutine, Bush lui a répondu avec un sourire: "Je vais vous le dire dans une minute" - le temps que les journalistes présents dans la pièce soient invités à en sortir. Les relations entre les Etats-Unis et la Russie se sont détériorées récemment, en raison notamment du projet américain de bouclier antimissiles, dont certaines composantes devraient être installées en Europe de l'Est. Bush a aussi parlé au pape de ce qu'il a appelé "la très forte initiative sur le sida" prise au G8, dont les pays membres ont promis 60 milliards de dollars pour lutter contre les maladies qui ravagent le continent africain. Le pape et Bush ont des vues concordantes sur des questions morales comme l'avortement et l'euthanasie mais s'opposent sur la guerre d'Irak - que Jean Paul II, prédécesseur de Benoît XVI, avait activement tenté d'empêcher. Le président américain a déclaré le 1er juin à un journal italien que son intention était "surtout d'écouter" le pape. Il exprimait aussi le souhait d'évoquer avec lui les changements de la Chine et l'avenir de Cuba après Fidel Castro. Alors que Bush entamait la journée par une rencontre avec le président italien Giorgio Napolitano, ancien communiste de 81 ans, quelque 10.000 policiers sécurisaient le centre de Rome contre des manifestations que l'on annonçait massives mais qui n'ont finalement rassemblé que quelques milliers de personnes.