Bush évoque de possibles réductions d'effectifs en Irak

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Parti en plein week-end prolongé du Labor Day pour Sydney, où il doit participer au forum de Coopération économique Asie-Pacifique, George Bush a fait une halte surprise en Irak. Air Force One s'est posé sur une base aérienne de la province d'Anbar, foyer de l'insurrection sunnite, où un calme relatif est revenu. C'était la 3ème visite du président américain depuis mars 2003 et le début de la guerre en Irak. George Bush a annoncé un retrait partiel des troupes sous conditions.

Visite surprise et stratégique pour George Bush en Irak. Dans un contexte politique très tendu aux Etats-Unis, à la veille d'une rentrée parlementaire et à moins de 15 jours d'un rapport très attendu sur la situation irakienne, le président américain a effectué lundi sa 3ème visite dans le pays depuis le début de l'invasion en mars 2003. Accompagné de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice et du conseiller à la sécurité nationale, Stephen Hadley, il est arrivé en début d'après-midi sur la base aérienne d'al-Assad, à l'ouest de Bagdad. Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, et plusieurs responsables militaires l'attendaient. Une arrivée du président américain voici quelques mois encore dans la province d'Anbar, alors l'une des plus dangereuses pour les troupes américaines, aurait été impensable. Mais la rébellion de plusieurs chefs de tribus sunnites contre le réseau Al Qaïda, sunnite lui aussi, a permis de pacifier la province. Le président Bush a donc logiquement souhaité en faire la vitrine des succès remportés, selon lui, par sa stratégie militaire. George Bush a rencontré le commandant des forces américaines en Irak, le général David Petraeus, et l'ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad, Ryan Crocker, qui présenteront devant le Congrès, le 10 septembre, un rapport très attendu concernant la situation sur le terrain. Le président souhaitait les rencontrer pour se forger sa propre opinion sur les résultats de l'envoi de troupes supplémentaires, une décision qu'il avait prise en début d'année. Les responsables américains ont indiqué que les violences avaient régressé mais ont souligné qu'il fallait plus de temps pour que ces progrès soient consolidés. George Bush a une nouvelle fois évoqué la question des effectifs devant des centaines de "marines". "Ces décisions seront basées sur une évaluation calme par les commandants militaires des conditions sur le terrain, et non sur la réaction fébrile de politiques à Washington à des résultats de sondages et aux médias", a-t-il expliqué. George Bush a également eu des entretiens qu'il a qualifiés de "bons, francs" avec les dirigeants des communautés sunnite, kurde et chiite, notamment avec le Premier ministre Nouri al Maliki, contesté pour son incapacité à mener à bien des réformes jugées cruciales. C'était la 3ème visite de George Bush en Irak, depuis l'intervention de mars 2003. La dernière datait de juin 2006. Elle est intervenue alors que sa stratégie irakienne est de plus en plus rejetée par l'opinion américaine et que le débat politique sur le maintien des forces américaines en Irak va s'intensifiant. Plus de quatre ans après le début du conflit, qui a fait 3.700 morts dans les rangs de l'armée américaine, les démocrates, majoritaires au Congrès, et plusieurs ténors républicains réclament que les troupes américaines commencent à se retirer d'Irak.