Bush et Poutine tentent une réconciliation

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Homards et promenades en mer sont au menu ce lundi du sommet informel qui réunit George Bush et Vladimir Poutine dans le Maine. Le président américain reçoit son homologue russe dans sa résidence familiale de Kennebunkport, où il n'avait encore jamais accueilli de dirigeant étranger. L'objectif de la Maison blanche est de réchauffer les relations entre les deux pays qui se sont fortement dégradées depuis plusieurs mois.

En juin 2001, George Bush disait avoir vu l'âme de Vladimir Poutine. Mais en six ans, les relations russo-américaines se sont nettement dégradées et des relents de Guerre froide entourent certains dossiers. Le sommet de Kennebunkport est l'occasion pour George Bush de relancer sa relation personnelle avec Vladimir Poutine. En l'invitant dans la résidence familiale de Walker's Point, le président américain joue avec les symboles : jamais depuis son arrivée à la Maison blanche il n'a accueilli de dignitaire étranger dans cette propriété centenaire sur la côte Atlantique. Il a également demandé à son père d'être présent, lui qui reçut en ces mêmes lieux le roi Hussein de Jordanie, le Premier ministre israélien Yithzak Rabin ou le Britannique John Major lors de sa propre présidence. Accueillant leur hôte comme un vieil ami de la famille un peu perdu de vue, George W. Bush et son père, l'ancien président George H. W. Bush, ont fait dimanche soir avec lui un rapide tour du propriétaire à bord d'un canot à moteur avant de déguster la spécialité locale, le homard du Maine. Tôt lundi matin, les deux hommes pourraient faire une partie de pêche avant d'entamer leurs discussions informelles, qui seront couronnées par une conférence de presse. "Tout ici est, comme vous le savez, plutôt détendu et informel, sans véritable ordre du jour précis", a expliqué aux journalistes Bush fils en attendant son hôte du Kremlin. Toutefois, du projet américain de bouclier antimissile à la situation des droits de l'homme en Russie et au Kosovo, les sujets de débat ne manqueront pas à Kennebunkport. Les deux dirigeants pourraient cependant se rapprocher sur le dossier du nucléaire iranien. Un haut responsable de l'administration américaine a relevé cette semaine "une convergence de vues croissante entre les Etats-Unis et la Russie" sur la question. "Je pense vraiment que nous avons la même perception de la menace", a-t-il poursuivi, ajoutant que Bush et Poutine évoqueraient lors de leurs échanges un projet de nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'Onu contre la république islamique. D'après le New York Times, une des propositions présentées vendredi avec des diplomates russes et d'autres membres du Conseil de sécurité imposerait des inspections des cargaisons à destination ou en provenance d'Iran à la recherche d'armes ou de matériels liés aux programmes nucléaires interdits. S'exprimant sous le couvert de l'anonymat, un responsable américain a confirmé que George Bush entendait demander à Poutine son soutien pour un accroissement de la pression économique exercée sur l'Iran. Les situations personnelles de Bush et Poutine sont diamétralement opposées. Malmené par la majorité démocrate au Congrès, soutenu par 30% à peine de son opinion publique, décrié pour sa conduite de la guerre en Irak, le président américain tente de sauver ses 19 derniers mois à la Maison blanche. Militairement, diplomatiquement, les marges de manoeuvre des Etats-Unis sont désormais limitées par les conséquences du conflit irakien. D'ailleurs, juste avant l'arrivée, dimanche soir, du président russe à Kennebunkport, un millier de manifestants s'étaient rassemblés à proximité de la résidence des Bush pour dénoncer la poursuite de la guerre en Irak. De son côté, Vladimir Poutine, dont le second mandat s'achève en 2008, préside lui au retour en force de la Russie sur la scène internationale, portée par la puissance de ses réserves énergétiques et la haute tenue des cours du pétrole et du gaz. Au point qu'il semble acquis que le candidat qu'il adoubera pour lui succéder au Kremlin sera élu.