Bus incendié à Marseille : la violence urbaine en jugement

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Mama Galledou, la victime du bus incendié à Marseille en octobre 2006, n'assistera pas au début du procès de deux de ses agresseurs qui s'ouvre mardi devant le tribunal pour enfants de la ville elle avait été l'un des "symboles" des violences urbaines de l'automne 2006.

Mama Galledou ne devrait pas assister au procès... Cette étudiante sénégalaise avait, malgré elle, fait la Une de l'actualité en octobre 2006 en étant la victime d'un bus incendié par huit agresseurs à Marseille. Ce drame est l'un des emblèmes des violences urbaines qui affectent périodiquement les banlieues des grandes villes françaises. L'avocat de Mama a annoncé qu'un système de visio-conférence lui permettra de suivre les audiences.

Brûlée sur 62% de la surface du corps, la jeune femme a subi huit greffes et poursuit son calvaire entre chez elle et l'hôpital varois où elle reste soignée. A ses agresseurs, dont les deux plus jeunes comparaissent mardi devant le tribunal pour enfants de Marseille, elle ne trouve "aucune excuse" et doute de pouvoir comprendre un jour la motivation de leur geste. Les adolescents, dont le plus jeune venait de fêter ses quinze ans peu avant l'incendie, ont été qualifiés "d'intelligence normale" par les experts. Tous deux ont reconnu les faits mais se sont montrés incapables d'analyser les motivations profondes de leur passage à l'acte.

Le scénario de l'attaque avait été planifié : la répartition des rôles prévoyait ainsi que l'un demande au bus de s'arrêter puis se positionne devant pour l'empêcher de redémarrer. Deux autres membres du groupe versaient l'essence tandis que deux autres demandaient aux passagers de descendre. L'un d'entre eux devait mettre le feu au carburant répandu dans le bus une fois ses camarades sortis. L'autobus s'est enflammé en quelques secondes. La dizaine de passagers est parvenu à sortir du véhicule en feu, mais Mama Galledou a glissé sur une flaque d'essence et n'a pas réussi à s'extirper du brasier.

Les deux adolescents, qui sont âgés de moins de 16 ans, bénéficient de l'excuse de minorité et encourent quinze ans de réclusion. Les six autres prévenus comparaîtront du 3 au 7 décembre devant la cour d'assises des mineurs des Bouches-du-Rhône et encourent une peine de trente ans de prison.