Bon anniversaire... Cannes !

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Administrator User , modifié à
Cannes célèbrait officiellement son 60e millésime dimanche. Les festivités se sont ouvertes avec la projection de "Chacun son cinéma", un long métrage composé d'une suite de 33 petits bouts de films réalisés par 35 réalisateurs. Un lancement marqué par la colère de Roman Polanski, qui s'en est pris aux journalistes lors de la conférence de presse.

35, un thème, trois minutes imposées... et au final un long-métrage "Chacun son cinéma", composé de 33 mini-films. Le défi avait été lancé par le président du Festival, Gilles Jacob, pour fêter les 60 ans de Cannes. Le résultat a été présenté dimanche soir aux festivaliers ! L'un des réalisateurs Roman Polanski, aura d'ailleurs écrit une nouvelle page de Cannes en marquant la conférence de presse qui a suivi la projection réservée aux critiques par un petit esclandre. Le réalisateur du "Bal des vampires" a jugé que les questions posées par les journalistes n'étaient pas à la hauteur de l'événement. Il a évoqué, pour la presse, "une occasion unique d'avoir une assemblée de metteurs en scène importants", gâchée selon lui par "des questions tellement pauvres". Le thème commun des petits sketchs de "Chacun son cinéma" était la salle de cinéma, "fil rouge" de ce festival. Deux des cinéastes, Wong Kar Waï et Kaurismäki, ont une patte visuelle tellement personnelle qu'on identifiait tout de suite leur contribution. Les courts du cinéaste brésilien Walter Salles, de Nanni Moretti, du Palestinien Elia Suleiman, de Roman Polanski ou de Takeshi Kitano ont été très appréciés. D'autres l'ont été beaucoup moins, tels ceux du réalisateur israélien Amos Gitaï - on voit dans son court un missile tuant une spectatrice d'une salle de cinéma de Haïfa - et de l'Américain Michael Cimino, ou ont suscité une indifférence polie. Chaque cinéaste disposait de trois minutes pour montrer ce qu'il avait à dire. Pour le Chinois Chen Kaige, Palme d'or en 1993 avec "Adieu ma concubine", "trois minutes, c'est suffisant pour que chacun d'entre nous puisse dire à quel point nous aimons le cinéma". Kitano, jamais palmé mais qui a emporté le Lion d'or à Venise, a admis toutefois que le court métrage lui avait réclamé autant d'effort et d'énergie qu'un long métrage. L'auguste assemblée des cinéastes ne comptait qu'une femme, la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, palme d'or la même année que Chen Kaige avec "La leçon de piano". Alors qu'on lui demandait si elle ne se sentait pas isolée, elle a répondu : "Je suis sûre que ces réalisateurs, que les hommes, aimeraient aussi qu'il y ait plus de femmes parmi nous".Les cinéastes qui ont participé à la réalisation de "Chacun son cinéma" sont les suivants : Theo Angelopoulos, Olivier Assayas, Bille August, Jane Campion, Chen Kaige, Youssef Chahine, Michael Cimino, Joel et Ethan Coen, David Cronenberg, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Manoel de Oliveira, Raymond Depardon, Atom Egoyan, Amos Gitai, Hou Hsiao Hsien, Alejandro Gonzalez Inarritu, Aki Kaurismäki, Abbas Kiarostami, Takeshi Kitano, Andreï Konchalovski, Claude Lelouch, Ken Loach, Nanni Morretti, Roman Polanski, Raul Ruiz, Walter Salles, Elia Suleiman, Tsai Ming Liang, Gus Van Sant, Lars Von Trier, Wim Wenders, Wong Kar Wai, Zhang Yimou.Dimanche, le Festival découvrait aussi le seul film en compétition : "Les Psaumes" du Français Raphaël Nadjari. Il s'est intéressé aux effets de la disparition d'un père sur une famille juive de nos jours à Jérusalem.