Birmanie : la communauté internationale peine à réagir

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
En l'absence de résolution du Conseil de sécurité de l'Onu qui aurait condamné clairement la répression en cours en Birmanie, la plupart des membres de la communauté internationale ont repris la parole jeudi pour rappeler leur opposition à la violence. En première ligne, les Etats-Unis et la France. En retrait, la Chine et surtout la Russie.

Après deux journées de tension et de violence dans les rues de Rangoun, la communauté internationale ne parle pas encore d'une seule et même voix face à la répression en Birmanie. Adversaires affichés et soutiens discrets de la junte militaire birmane ont réaffirmé leur position jeudi sans que des décisions concrètes, de sanctions par exemple, ne soient prises. Les Etats-Unis, en première ligne, ont exigé jeudi que la junte birmane mette fin immédiatement à la répression violente des manifestations contre le régime. George Bush a expliqué que le monde devait faire pression sur la junte birmane pour qu'elle mette un terme à la violente répression des manifestations.

La Chine a fait un pas dans ce sens en appelant jeudi matin à la retenue toutes les parties. "En tant que pays voisin, la Chine est extrêmement préoccupée par la situation au Myanmar", a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. La secrétaire d'Etat française aux Droits de l'Homme, Rama Yade, a elle appelé les partenaires asiatiques de Rangoun, en particulier la Chine, à accentuer leurs pressions.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Asean (Assemblée des nations de l'Asie du Sud-Est) ont également exigé que la junte birmane "cesse immédiatement" d'utiliser la violence contre les manifestants pro-démocratie. Les eurodéputés ont invité eux Moscou et Pékin à changer de position et à accepter une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu plus ferme. Ces deux puissances, alliées du régime birman et qui disposent d'un droit de veto, ont bloqué dans la nuit de mercredi à jeudi, un texte qui condamnait les répressions violentes en Birmanie. Le texte adopté a minima demandait simplement au régime birman de faire preuve de retenue.

Du côté de la France, et en guise de sanctions, Nicolas Sarkozy avait demandé mercredi que les entreprises françaises se retirent de Birmanie et cessent tout investissement local. Selon Total, un des principaux concernés, un arrêt de ses activités serait au contraire néfaste à la population birmane. Le groupe pétrolier a par ailleurs indiqué ne pas avoir engagé d'investissement "lourd" en Birmanie.