Birmanie : 4 morts et une centaine de blessés

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Au moins quatre morts et 100 blessés, c'est le dernier bilan, partiellement confirmé par deux hauts responsables du régime, après le déploiement des forces de l'ordre mercredi dans la capitale birmane. Les manifestations se sont dispersées en fin de journée mais 200 personnes auraient été arrêtées.

Le sang a coulé pour la première fois mercredi à Rangoun. Quatre personnes dont trois moines auraient été tuées et une centaine de manifestants blessés mercredi par les forces de sécurité birmanes dans le quartier de la pagode Shwedagon à Rangoun en Birmanie (ou Myanmar), d'après des témoins. La mort de trois personnes a été confirmée par deux hauts responsables birmans. Selon eux, un des moines a été tué alors qu'il tentait de désarmer un soldat. Les autres auraient été battus à mort. Parmi les victimes, figurerait également une femme touchée à la poitrine. Les policiers déployés dans la capitale avaient chargé des manifestants à l'aide de matraques en milieu de journée. Ils auraient frappé les 700 étudiants et moines bouddhistes qui s'étaient rassemblés. Selon certains témoins, 200 manifestants ont été arrêtés par les forces de la sécurité, dont la moitié sont des moines.

Des tirs de sommation avaient retenti après les provocations de manifestants qui criaient: "vous êtes des imbéciles, vous êtes des imbéciles !" Du gaz lacrymogène avait également été utilisé. Un diplomate français en poste à Rangoun, Emmanuel Mouriez, avait indiqué que des tirs des forces birmanes auraient touché des manifestants. "Des tirs ont eu lieu par les forces de l'ordre, d'abord en l'air puis sur les manifestants. On ne peut pas savoir s'il y a beaucoup de personnes blessées ou tuées mais on peut être certain que le sang a coulé", a-t-il expliqué. Des dizaines de milliers de personnes, moines et civils, défilaient dans les rues de la capitale. Les manifestations se sont dispersées en fin de journée dans la capitale. Au total, comme lundi et mardi, quelque 100.000 personnes auraient participé pendant six heures à plusieurs rassemblements et tentatives de défilés.

Plusieurs arrestations avaient déjà été signalées dans la nuit de mardi à mercredi. Le plus célèbre des acteurs birmans, Zaganar a été arrêté à son domicile. Et puis, Win Naing, un homme politique birman, a été arrêté à son domicile à Rangoun. Tous les deux auraient aidé des moines. Le parti de l'opposante birmane Aung San Suu Kyi, le LND, estime ce mercredi que le régime militaire du pays a commis "une faute irréparable" au regard de l'Histoire, en chargeant des manifestants pacifiques, dont des bonzes. La LND demande une ouverture au dialogue.